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Édito par Nicolas Vidal

En novembre 2017, quand le premier numéro de Faces consacré à Une Femme Mariée est sorti, je ne m'attendais à rien. Je voyais Faces comme un "side project" dans ma vie de musicien, un nouveau projet qui me permettrait de refaire de la photo et de créer un bel objet numérique. Un an plus tard, quelques numéros de plus et une sélection au Tank media dans un programme d'incubation de nouveaux médias, me voilà à gérer un projet plus ambitieux, qui évolue, pour lequel je dois faire des choix éditoriaux, dire non, accepter qu'on me dise non, réfléchir au concept de "pop" si cher au webzine et trouver un équilibre entre découvertes musicales et talents plus confirmés. Et c'est passionnant ! Merci aux artistes qui ont répondu présent.e.s, aux attaché.e.s de presse, à Christophe Gatschiné qui fait des super interviews, à Constance Petrelli pour  le "secrétariat de rédaction", et à José Ortiz pour les encouragements quotidiens.

Mais un premier anniversaire ça se fête ! Et quoi de mieux que de le fêter avec 3 chanteuses pop qu'on adore chez Faces, 3 de nos "cover girls" de cette année qui ont chacune sorti de nouveaux projets. Cléa Vincent a sorti "Nuit sans sommeil", un nouveau titre qui annonce un album prévu pour 2019 et qui loin de se reposer sur ses lauriers pop eighties, plonge dans une atmosphère nocturne et noctambule. Jo Wedin,  qui vient de sortir un EP mâtiné de soul, parfait condensé de pop entre Blondie, Aretha Franklin et Carole King. Et The Rodeo, dont nous adorons le "Thérianthropie Paradis" et qui est pour Faces l'album de l'année. Nous évoquerons également nos coups de cœur artistiques 2018. Une nouvelle année pop va commencer pour Faces, et pour vous. On la passe ensemble ?

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ENTRETIEN & PHOTOS:  Nicolas Vidal
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Vous faites toutes les 3 partie de la scène pop française, et vous avez déjà travaillé ensemble. Jo, tu as fait les chœurs sur le dernier album de The Rodeo, et Cléa et The Rodeo, vous avez fait des chansons ensemble…

 

The Rodeo : On s’est rencontrées avec Cléa sur un tournage de clip, qui n’est jamais sorti d’ailleurs. Et puis on a partagé des dates.

Cléa : On a partagé des dates aussi avec Jo, mais on n’a jamais travaillé ensemble. Mais tu ne perds rien pour attendre ! (rires) On a failli faire un groupe de jazz ensemble ceci dit...

Jo : Mais oui c’est vrai ! Pourquoi ça ne s’est pas fait ?

Cléa : Le projet A la mode est pour l’instant un peu en stand-by, mais j’adorerais que tu viennes chanter avec nous !

Jo : On pourrait faire un truc entre le jazz et la pop ! J’ai toujours eu envie de faire ça. Quelque chose qui soit jazzy. J’avais d’ailleurs enregistré un EP de reprises de jazz.

Vous avez toutes les 3 enregistré des choses très différentes, du coup quelle serait votre définition de la pop ?

 

Cléa : En fait ça ne devrait plus s'appeler la pop maintenant.

Jo : La musique populaire aujourd’hui, c’est le rap. Ce qu’on fait nous, c’est marginal en fait.

Cléa : C’est marrant, on définit toujours les styles avec des mots en une syllabe : rap, pop, jazz. La pop a remplacé le jazz, et le rap a remplacé la pop. Quelle sera le prochain mot pour définir la musique populaire ?

Jo : La pop commence à être marginale, mais le jazz, c’est presque mort. Tous les musiciens qui gagnaient leur vie avec le jazz commencent à galérer beaucoup. Tous les musiciens avec qui j’ai joué du jazz pendant différentes années, ils galèrent tous pour jouer. Ils jouent dans la rue maintenant. Bon après, il y a le contre exemple de John Coltrane qui s’est retrouvé numéro un des ventes avec la réédition d’un album oublié. Il a explosé les charts aux USA devant Taylor Swift et Kanye West. De temps en temps, un petit truc magique arrive. Car c’est un album difficile d'accès, donc le jazz n’est peut être pas mort.

Pourquoi continuer à faire de la pop aujourd’hui ? Est ce que c’est un acte militant que de continuer à en faire alors que ce n’est plus une musique “populaire” ?

 

The Rodeo : J’avais eu une discussion il y a quelques années avec JP Nataf, et on parlait de l’avenir de la musique, et il m’avait dit que ceux qui resteront dans la pop, ce sont ceux qui vont jouer coûte que coûte, pour trois francs six sous, comme les jazzmen de l’époque. Ceux pour qui la musique est quelque chose de vital. Et j’avais trouvé ça fort, car c’est vrai qu’on est très nombreux, et tout le monde ne peut pas réussir, durer et gagner sa vie. Ceux qui continueront seront en fait les plus résistants, les plus passionnés. Et on le voit dans nos projets respectifs. On joue beaucoup, dans tout style de lieux, car on aime ça, on aime partager.

Cléa : Et puis tu accompagnes aussi beaucoup d’autres artistes.

The Rodeo : ll y a cette transversalité des gens, des rencontres, plutôt que d’être dans son coin. Pendant longtemps, il y avait ce truc des labels qui faisait que tu ne pouvais pas jouer tant que ton disque n’était pas sorti. Mais finalement, pourquoi se retenir de jouer si le public a envie de venir t’écouter. Le live, c’est là où tu ne peux pas mentir. Et c’est cool de jouer partout, dans n’importe quelles conditions, même de galérer. Et il peut y avoir de vrais révélations.

 

Est-ce que le fait que le français ne se limite plus à la France est aussi un atout pour cela ? Cléa, tu tournes beaucoup à l’étranger, l’album de The Rodeo sort en Allemagne…

 

Cléa : On est vraiment dans un truc de survie. On va là où l’on nous demande d’aller. S’il faut prendre un avion de douze heures pour aller faire un concert au bout du monde, on le fait. C’est pas pour se la raconter, c’est pour gagner notre vie. Bien sûr, on le fait en faisant ce qu’on aime, c’est pas triste du tout. Notre musique s’exporte par chance, et on est super excitées de voyager, et d’avoir des dates dans notre agenda.

The Rodeo : Et puis d’avoir un public qui ne connaît pas la langue, c’est assez fou. Des gens peuvent fredonner dans une langue qu’ils ne connaissent pas.

 

Yelle ou Christine & The Queens ont réussi à avoir des carrières à l’étranger, c’est peut être moins un frein aujourd’hui de s’exporter en français...

Jo : Je trouve ça quand même plus dur d’exporter le français. Chris, c’est plutôt un package. On s’en fout un peu de ce qu’elle chante. Ce qui n’est pas du tout un problème. Elle chante bien, elle danse bien. Je comprends pas d’ailleurs pourquoi elle se fait bâcher.

Cléa : Je n’ai pas très bien compris pourquoi elle s’est faite tailler comme ça. Je pense que ce qui a un peu choqué, c’est le storytelling associé à son album.

Jo : C’est de la jalousie. Tout le monde raconte des conneries. Elle remplit 2 Bercy, donc respect. Ça se voit que c’est une fille qui bosse. Pour moi, c’est une artiste universelle, donc peu importe qu’elle chante en français. Alors que d’autres artistes français, très chanson, ne marcheraient pas à l’étranger. Nous, les artistes suédois, on chante souvent en anglais, car si tu ne chantes qu’en suédois, ça ne va pas marcher.

 

Après #metoo , est ce que vous trouvez que c’est plus simple d’être une fille dans la pop aujourd’hui ? Est ce que c’est réellement un avantage ou un truc de journaliste ?

 

Jo : Quand j’ai travaillé sur mon projet avec Jean Felzine, ça a été parfois dur. On me comparait toujours à lui, plein d’articles étaient des hommages à son travail et à Mustang, et je me suis demandé si c’était parce que j’étais avec un garçon qu’on le mettait en avant. Même les filles qui portent leur projet, on leur demande qui est le garçon derrière tout ça. Mais on n’est pas obligées de l’accepter. Pourquoi je l’accepterais quand je joue avec Jean par exemple. Il est plus connu que moi, mais on ne se pose pas de questions avec un duo de filles ou de garçons. On compose très différemment, mais on compose ensemble, donc pourquoi comparer. Dans plein d’articles, j’étais la blonde suédoise avec le leader de Mustang. C’est aberrant.

Cléa : Il n’y a pas longtemps, j’ai vu la rappeuse Oré sur scène avec son beatmaker, et c’est vrai que la première chose qu'on se dit en la voyant, c'est que ça doit être lui qui s'occupe de la musique, alors qu’en fait c’est elle qui fait tout. C’est bizarre ce réflexe. Par ailleurs, être une femme dans la pop aujourd’hui, c’est un avantage car on a le vent en poupe. Tu prends les derniers albums de Séverin ou Lafayette qui sont canons, si cela avait été chanté par une fille, ça aurait 10 fois mieux marché. Les mecs sont un peu en galère en ce moment.

Jo : Mais en même temps, nous on vit ça depuis des milliers d’années. On est maltraitées au quotidien depuis super longtemps, et quand ça arrive à un mec, il est outré. Ça doit en énerver certains, mais il faut bien que ça se rétablisse à un moment donné. Et en même temps, pourquoi faire un festival comme “Les femmes s’en mêlent” finalement?

 

Cela faisait sens au moment où cela a été créé, et c'est toujours le cas. Il y a souvent des polémiques là-dessus, que ce soit à Cannes ou à Bourges, ou les femmes sont sous-représentées dans les programmations, alors que là, cela montre la créativité d'une scène féminine indépendante.

 

The Rodeo : C’est la même chose pour le festival de BD d'Angoulême

Cléa : Et dans le rap. On n'en voit pas des masses des filles comme Oré.

Jo : Mais il ne faut pas que ça nous desserve non plus. Je ne me dis jamais qu’un projet est génial juste parce qu’il est porté par des filles. Il faut que ça soit bien. Mais bon si on en parle, c’est que c’est toujours un peu compliqué. Des fois il faut mettre un coup de poing pour rééquilibrer.

Cléa : Je suis d’accord. Mais je pense que pour les chanteurs, c’est pas facile en ce moment ! (rires) Je les défends un peu, parce qu’on est plus pour la parité.

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Cette année a vu également la disparition d’une icône French pop, France Gall. Quelle est pour vous son influence sur la pop et sur votre carrière ?

 

The Rodeo : J’écoute en boucle en ce moment “La chanson de Maggie”. Ce qui est génial avec cette chanson écrite par Michel Berger, c’est qu’il arrive à parler de quelque chose de très simple, une dame pipi dans un club, et que ce soit tellement magique que ça te fasse monter les larmes aux yeux. Et puis avec la voix de France. Ce couple est mythique car il allie la musique, les paroles et l'interprétation. Elle a une voix qui est très franche, pas maniérée, un peu femme-enfant, et très proche. Elle a réussi à percer le cœur des gens car elle était bouleversante quand elle chantait. J’aime beaucoup ça dans l’interprétation. Ça se perd un peu dans la musique actuelle car il y a beaucoup de traitement sur les voix. Cléa a une voix un peu comme ça, très franche. Laure Briard aussi. Il y a ces intonations très personnelles.

 

C’est également une vraie chanteuse musicienne, dont la voix est comme un instrument, ou elle scatte à la fin des morceaux. Elle arrivait à mettre son empreinte sur les chansons.

 

Cléa : J’aurais adoré savoir si France Gall jouait des claviers ou de la guitare, et quel était son rapport avec les musiciens. Si elle savait expliquer ce qu’elle voulait aux musiciens. Les caméras ne sont jamais là pour montrer comment ça se passait en studio. Dans les biopics, c’est toujours romancé, avec les rails de coke et les putes dans les loges. (rires)

Jo : C’est pire pour les femmes. Aretha Franklin qui est ma chanteuse préférée de tous les temps, on ne savait pas que c’était une pianiste de malade. Elle a même influencé des mecs. Mais au final, on le mentionne jamais. On le fait pour Ray Charles, pourquoi pas pour elle.

The Rodeo : Nina Simone, on le savait plus grâce à son parcours.

Cléa : J’adorerais voir jouer Aretha !

Jo : Quand tu la vois jouer, tu te dis “Pourquoi j’existe” (rires). C’est pas une personne. C’est un Dieu venu sur terre. Pareil pour Dolly Parton dont le talent d'auteur/compositeur m'impressionne. Elle a écrit des chansons sublimes.

Cléa : On se met moins en avant en tant que femme. On n’est pas du genre à la ramener pour dire qu’on sait faire des choses.

 

Jo, est ce que c’est un avantage d’être suédoise dans la pop française ? La Suède est connue pour être le berceau de la pop “mainstream”.

 

Jo : La vrai grosse pop française pour moi, c’est la French Touch : Daft Punk, Phoenix, Air… C’est la musique qui influence le monde entier. C’est la grosse machine qui a mis la musique française sur le plan mondial. Quand je compose, je ne me sens pas suédoise, mais quand j’entends quelques artistes suédois, je suis épatée par leurs voix et la manière de chanter.

The Rodeo : Est-ce que ce n’est pas un truc physique, comme les canadiens ou les américains ? Il y a un truc entre les cordes vocales et la langue que tu parles. Ce n’est pas un hasard si à un moment donné, il y avait toutes ces voix puissantes venues du Québec. Comme le chant vient de la parole, ils ont plus de facilités.

Jo : Je crois que ça vient aussi du protestantisme. Je chante à l'Église depuis petite et les chants sont très différents. Dans les mariages, toute la famille chante en harmonie. C’est moins grandiose, mais c’est comme le Gospel. Et on chante même dans les repas de famille.

Cléa : Mais c’est aussi une question d’éducation. En France, on te casse toujours. Et la voix, c’est quand même le reflet de la confiance en soi. L’éducation musicale est stricte, au Conservatoire par exemple. On est pas éduqué pareil en Suède et en France. Quand j’étais petite et que je prenais trop la parole ou que je voulais faire un spectacle, on me calmait vite. La phrase, c’était “Fais pas ta star”. J’ai pas été martyrisée du tout, mais un enfant doit rester à sa place en France. Toi Jo, c’était comment à l’école ?

Jo : J’ai des souvenirs ou tu pouvais tester des instruments. J’avais un prof à 10/11 ans qui nous faisait écouter des trucs incroyables. Et on avait fait un spectacle où il avait donné confiance à tout le monde. J’avais accompagné toute ma classe au piano alors que je ne jouais pas très bien. Et c’était sublime. Il n’y avait pas que les meilleurs. Ça m’a donné envie de continuer.

Cléa : En France, on devait apprendre une mélodie à la flûte et la jouer chacun son tour. Et tu étais noté direct. C’est absurde.

The Rodeo : Maintenant, c’est interdit. A l’école tu n’apprends plus la flûte.

Cléa : Je crois qu’il y a aussi en Suède un rapport à la nature, une manière d’être connecté aux gens et au monde qui n’est pas le même ici. Les français sont moins connectés à leurs énergies. Il y a la tête et le corps. On est trop intellos. D'où la manière de chanter différente.

Jo : Oui, et le fait que le texte soit toujours plus important que la mélodie. On te parle toujours plus du texte ici. Alors qu’il faut les deux.

Cléa : On commence un peu à se détendre avec ça.

The Rodeo : Je pense à Bertrand Belin qui ne fait pas de textes très longs. Il fait un travail de figures de styles, avec des répétitions. Tu peux n’avoir que 4 phrases dans une chanson et travailler là-dessus. Tu peux te permettre plein de choses sans avoir un texte trop long, des rimes pauvres. Tu peux n’avoir que 5 phrases, mais il faut qu’elles soient magiques. On n’est plus au temps de ces chanteurs à texte qui nous plombent. Moi ça m’a jamais vraiment parlé. Tu as envie d’être transporté ailleurs que dans ton quotidien.

Jo : Il n’y a qu’en France que j’ai entendu ça : des rimes pauvres. (rires)

 

Vous faites toutes les trois une musique plus pop, avec des mélodies, avec des partis pris esthétiques et musicaux forts.

 

The Rodeo : Oui j’ai l’impression en tout cas. Déjà on dit toujours “chanteur à texte”, on parle peu des femmes à part Barbara. Aujourd’hui, à part L, il y a peu de Barbara. Il faut aussi que le texte serve la musique. C’est un espèce de tout, une histoire que tu veux raconter, à travers un mot, une image. Mais moi j’aime bien aussi le fait que les gens s’approprient la musique. Quelquefois tu ne comprends pas tout. J’ai découvert Jean-Louis Murat il y a peu, et je ne comprends pas tout ce qu’il dit. Mais peu importe. Il y a sa voix qui me transporte, sa musique est géniale, et tu ne sens pas le côté franchouillard. Les mots, les paroles deviennent un autre instrument, tout se fond, et c’est pas grave si on sait pas de quoi ça parle.

 

Est-ce que c’est possible de transposer cela dans une musique populaire ? Est-ce qu’une Mylène Farmer qui avait des thèmes de chansons très particuliers dans les années 80 tout en étant populaire pourrait éclore aujourd’hui ?

 

The Rodeo : Je ne connais que ses tubes, mais si tu prends la chanson “Ainsi-soit-je”, ça pourrait être du Blonde Redhead. La voix hyper haute, les paroles assez chiadées. Ses vieux tubes sont hyper bien écrits, ça va sur des thèmes pas possibles, et ça marchait sur une musique très pop. Comme Niagara. Ça peut se marier.

Cléa : Dans les années 80, il y a les arrangements très typés, les synthés, mais il y a des chansons magnifiques qui auraient pu être écrites dans les années 60. C’est toujours un éternel revival. Maintenant, où sera la nouveauté ? Bertrand Belin a une façon très originale d’écrire, mais on raconte les mêmes choses depuis la nuit des temps avec les mots qui correspondent à notre époque. Jean Felzine par exemple raconte des choses de façon très littéraire, d’autre vont le faire avec des gros mots. Les années 80, c’est un peu un leurre. Au final, les chansons sont intemporelles.

Jo : On parle beaucoup des mots, mais il y a une chanteuse dont on ne parle jamais, c’est Nicoletta. C’est une chanteuse de soul parfaite. C’est une de vos plus grandes chanteuses. Elle est géniale. J’adore cette chanteuse.

 

Pour terminer, quels ont été vos coups de cœur musicaux cette année ?  

 

Cléa : Catastrophe que j’ai hâte de découvrir sur scène. Chantal Goya et sa période pré Bécassine. C’est hallucinant. Laure Briard et son morceau “Marin Solitaire” qui est trop beau. Et Voyou.

Jo : Sabrina Claudio. C’est très beau, surtout en live. Theo Lawrence aussi. J’ai adoré son concert au Trianon. Et la suédoise Sarah Klang.

The Rodeo : Le 2ème album hybride de Kadhja Bonnet. C’est complètement fou. The Last Detail de Medhi Zannad et A Girl Called Eddy que j’aime beaucoup. Laure Briard aussi. Et France Gall que j’écoute encore énormément.

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Écouter Jo Wedin : https://spoti.fi/2BCBcH8

Écouter Cléa Vincent : https://spoti.fi/2rPTL6f

Écouter The Rodeo : https://spoti.fi/2PXTfwt

10 sous influences divinesfaces Pierre F

Les choix de Faces en 2018

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France Gall France Gall nous a quitté le 7 janvier 2018, et avec s'est envolée une partie de notre héritage French Pop. Égérie sixties à mi-chemin entre le jazz easy listening et la pop yéyé, elle aura finalement travaillé avec les meilleurs orfèvres de l'époque (Gainsbourg en tête) jusqu'à sa rencontre avec son idole, Michel Berger, qui lui écrira un répertoire sur mesure. Des intonations autoritaires de "Résiste" à la sensibilité variété de "Ella, elle l'a" en passant par un  "Dancing Disco" absolument irrésistible, France Gall peut se targuer d'avoir fait danser les foules tout en les sensibilisant aux problèmes du continent Africain. Passionaria pop, elle aura ému la France entière par son parcours de mère sacrificielle résistant aux sirènes du show biz en prenant une retraite précoce. Son absolue justesse vocale et son timbre sucré continuent d'influencer nombre de nouvelles chanteuses. La preuve, son ombre plane sur l'album "Thérianthropie Paradis" de The Rodeo ou dans les pop songs variété chic du dernier album des Brigitte. Pour notre plus grand plaisir. Vive France !

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LIVRES- Un nouveau roman d'Allan Hollinghurst est toujours un événement, et  "L'affaire Sparsholt" un chef d’œuvre de saga familiale, incroyablement digeste malgré la temporalité particulière et les personnages nombreux. On a également adoré "La disparition de Karen Carpenter" de Clovis Goux. Bien que critique, avec une analyse fine et argumentée des albums du duo, il essaie de comprendre d’où vient la chute de la plus belle voix américaine des seventies. Qu’est ce qui a bien pu dérailler pour que Karen, l’enfant chérie de l’Amérique, décide de se vider de sa substance ? Essentiel. 

ART - Stefan Gunnesch

Stefan Gunnesch vit à Leipzig, en Allemagne. C’est un artiste, illustrateur, peintre, dont le travail composé d’un mélange de matières, de collages et de peinture nous a particulièrement interpellé cette année. Volontiers monochrome, son art est subtilement érotique, toujours imprégné d’un certain mystère. Les visages sont parfois cachés, les corps toujours entremêlés à la matière, formant un combo apaisant. La beauté des modèles devient anecdotique, leur peau étant finalement l’élément central des oeuvres. Il publie des livres en édition très limitées, expose actuellement à San Francisco, et publie régulièrement ses oeuvres sur son instagram absolument irrésistible. A découvrir.
www.instagram.com/stefan_gunnesch

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Disques- L'album de The Rodeo, "Thérianthropie Paradis" est pour Faces l'album le plus abouti de l'année. Délaissant Dolly Parton et Karen Dalton pour revenir à une pop française littéraire option France Gall teintée de cordes à la Divine Comedy, ses titres aux mélodies sophistiquées forment le disque le plus classe entendu depuis longtemps. A l'opposé du spectre, l'album "Good Citizens" de l'Australienne Cash Savage and The Last Drinks nous a procuré également une belle émotion avec son rock brut et mélancolique, queer et révolté, dansant et engagé. La toute jeune King Princess nous a séduit avec son premier EP produit par Mark Ronson, mais également avec un concert explosif au Badaboum qui mêlait la rudesse du grunge nineties à des mélodies bubblegum irrésistibles. Vivement l'album. On attendait rien du retour de MGMT. Et pourtant le duo en avalant The Cure et les Pet Shop Boys a offert le disque de synthpop le plus brillant depuis des lustres. Quand à Blood Orange, nouveau maître incontesté d'un RnB pop, il s'impose avec "Negro Swan" comme la voix des queers et des personnes de couleur en faisant la jonction entre Prince et James Baldwin avec cet album introspectif et incroyablement touchant. Sans oublier d'avoir offert à Mariah Carey son meilleur titre depuis des lustres avec "Giving Me Life".

La Playlist 2018...

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FILMS / SERIES - "Il n'est pas de hasards, il est des rendez-vous" chantait l'ami Étienne Daho. Et cette année, le rendez-vous des thématiques LGBTQ+ a été pris sur le petit et le grand écran. Avec une variété essentielle de points de vue, les oeuvres qui nous ont le plus marqué cette année, formellement et dans les histoires qu'elles racontaient, sont avant tout liées par des parcours, des sensations. D'abord la sensation d'urgence à réhabiliter les marges et l'histoire des pionnières Queer à l'apparition du Sida (Pose). La découverte du corps solide et du regard de Felix Maritaud dans 3 films LGBT cette année et dont la partition touchante dans "Sauvage" de Camille Vidal-Naquet nous a hanté longuement. L'intimité d'une transition dans le corps malmené de Lara, l'héroïne de "Girl" de Lukas Dhont. La folie d'une fin d'histoire d'amour lesbienne dans un Paris seventies hanté par un serial killer qui s'attaque au milieu gay dans "Un couteau dans le coeur" de Yann Gonzalez. Et enfin, le glamour du 7 ème art jumelé à l'intimité d'un groupe d'agents de cinéma dont la vie personnelle (homo/hétéro sur un même pied d'égalité) sort de la norme télévisuelle. Des regards (les comédien.ne.s de "Pose"), des icônes (Vanessa Paradis, Nicolas Maury), des révélations (Felix Maritaud, Victor Polster), des oeuvres essentielles (dix pour cent), une année charnière et essentielle dans une lutte qui continue, inlassablement...

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Alexia Grédy, De La Romance, Fictions, François Club, Pascale Borel, Donald Pierre, Bertrand Burgalat, JB Dunckel, Pierre Faa, Nikki Demiller, Emma Solal, Siau, Jean Felzine, Lonny Montem & Guillaume Charret, Foray, Régina Demina, Violet Arnold, Tiste Cool, Margaux Simone, Elsa Kopf.

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Sébastien Navosad

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Sébastien Navosad est un photographe français qui a délaissé Paris pour Lisbonne. Bien lui en a pris car ses portraits d'anonymes lisboètes pris entre les étaux architecturaux et les pentes de la ville offrent une poésie bienvenue à la photographie urbaine. Capturant une nature parfois sauvage dans ses lignes épurées, souvent colorées, son penchant pastel et son regard bienveillant ne cherchent rien d'autre que la beauté de l'instant. Cette sensibilité se retrouve également dans ses (trop) rares portraits posés, ou le modèle en liberté, dans un moment flottant, se livre avec confiance à son regard bleu piscine. Bel ami aux yeux esthète, il travaille sur les pochettes de disques de l'auteur de ces lignes (chut) et vous pouvez voir son travail sur son instagram addictif ou carrément acheter ses oeuvres sur le site de Bel Ordinaire.

Un portrait chinois de Nicolas Vidal, fondateur de Faces,  à travers ses idoles teenage et celles d’aujourd’hui.

Ton idole teenage
Béatrice Dalle

Vanessa Paradis

Ta  chanteuse Teenage
Lio

Madonna

Ton chanteur teenage
Etienne Daho

Ton acteur teenage
Mickey Rourke

Ton actrice teenage
Charlotte Gainsbourg

Winona Ryder

Ton crush teenage
Morten Harket (A-ha)

Ton idole actuelle

Béatrice Dalle

Vanessa Paradis


Ta chanteuse actuelle
Lana Del Rey


 

Ton chanteur actuel
Prince

Ton acteur Actuel
Gaspard Ulliel

Ton actrice Actuelle
Géraldine Pailhas

Kristen Stewart

Ton crush actuel
Colin Farrell

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