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Édito par Nicolas Vidal

Laure Briard est une égérie d'aujourd'hui. Les pieds sur terre et la tête ailleurs, elle enfile les chansons comme d'autres les belles robes, et se les approprie à la manière d'une actrice. Ses albums, différents et en même temps pas tant que ça, dessinent un parcours où le voyage et la découverte se marient harmonieusement à la pop d'ici. Et le dernier en date, "Un peu plus d'amour s'il vous plaît", ne déroge pas à la règle. Ce n'est pas étonnant que ses chansons plaisent à l'étranger, tant le mélange musical qui façonne ses disques paraît sincère et évident, là ou d'autres, par opportunisme où par mode, vont où le marketing les mènent. Laure Briard est terrienne et paraît s'amuser en faisant de la musique. Ça tombe bien, on prend du plaisir à l'entendre. Et on est prêt à lui donner un peu plus d'amour, pour toujours.

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ENTRETIEN & PHOTOS:  Nicolas Vidal
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Depuis la sortie de « Sur la piste de danse » en 2016, tu as quasiment sorti un projet tous les ans, le dernier en date avant ce nouvel album étant “Coraçao louco” en 2018,  EP enregistré au Brésil.

Oui c’est vrai. Mais c’est parce que je ne travaille pas toute seule. Si j’écrivais et composais tout toute seule, cela me prendrait beaucoup plus de temps. Je fais appel à mes amis musiciens avec qui j’ai envie de travailler. Parfois je fais le texte, ou la mélodie, mais j’aime l’idée du travail d’équipe et avoir des visions différentes. Peut être qu’à terme, j’essaierais de faire tout un album seule, mais pour l’instant j’ai envie de partager. En même temps, cela s’est fait comme ça, ce n’était pas un calcul. J’ai sorti mon premier album « Révélations », puis « Sur la piste de danse », et il restait des ébauches de chansons qu’on avait pas gardé. Donc j’ai sorti l’EP « Sorcellerie » six mois après. On a retravaillé les ébauches et la reprise de Jeanne Moreau que je voulais absolument faire. Et puis «Coraçao louco» a été une histoire folle. Ce n’était pas du tout prévu.

 

C’est la rencontre avec le groupe brésilien Boogarins qui a accéléré le projet ?

Je les ai rencontré lors d’une tournée au Mexique et au Texas en mars 2017. On a joué plusieurs fois ensemble, on a fait connaissance, et ils m’ont proposé de venir jouer au Brésil. Le leader des Boogarins fait aussi du booking avec sa petite amie, et ils nous ont organisé 8 dates. Je suis très fan de musique brésilienne, et sur place, on a enregistré un premier titre, « Janela », que j’avais écrit sans réellement parler le portugais. Mais je suis tellement imprégnée de cette culture que ça me venait assez naturellement. Et puis ils m’ont aidée. J’adore cette langue. En rentrant de la tournée, je me suis mise à écrire, à maquetter des titres, et leur ait dit que je voulais enregistrer ces chansons avec eux. Et ils ont dit ok. Donc je suis repartie. C’est une des expériences les plus folles de ma vie.

Comment définirais-tu ce nouvel album, « Un peu plus d’amour s’il vous plaît. »?

Je dirais que cet album est moins grave que ce que j’ai fait auparavant. Surtout par rapport à « Révélation » qui était un album de rupture amoureuse. J’essaie de m’ouvrir à des sonorités nouvelles, et j’essaie d'expérimenter plus de choses. C’est un album plus léger, mais toujours aussi fou. Je vois mes chansons un peu comme des aliens. Mais au niveau de l’écriture, c’est moins lourd.

C’est vrai qu’il y a des univers assez différents entre les chansons, des compositeurs différents, mais ton interprétation fait le lien, même avec tes albums précédents.

Oui c’est sûr. Je reste fidèle à ce que je suis, à ma manière de chanter, même si j’essaie des choses comme sur « Love across the sea » où je chante très haut.

 

Tu chantes un peu plus en anglais sur ce disque, est ce que tu as envisagé de faire un album totalement en anglais ?

Je sais pas. C’est venu naturellement, sans calcul. C’est très différent d’écrire en anglais, et ça m’intéresse de ne pas écrire dans ma langue maternelle, comme je le fais en portugais ou parfois en anglais.

Il y a un côté un peu plus psyché dans cet album, notamment dans la chanson « Changer d’avis » qui est un peu comme un sirtaki psychédélique...

J’écoute de plus en plus de musique du monde, d’aujourd’hui et des années 60/70, et j’ai beaucoup écouté de musique turque des années 60, avec des flûtes. J’adore les flûtes en général. Et sur cette chanson que j’ai faite avec Thomas Pradier, je voulais que ça parte dans ce sens là. Et j’ai demandé à Kim Giani, qui joue de la flûte, d’aller dans ce sens là aussi. Mais j’aimerais aller de plus en plus vers ça, vers des choses un peu folles, des sonorités orientales et psychédéliques. C’est vrai que dans ce titre, avec la guitare un peu désaccordée, le sitar, on est là-dedans.

 

Pourquoi as-tu choisi ce titre, “Un peu plus d’amour s’il vous plaît” ?

Ça peut être pris sous plusieurs angles. Le premier, comme une demande d’amour personnelle, au public. Mais aussi de soi à soi. Et puis comme un message plus universel, des êtres humains entre eux. Il y a vraiment ces trois côtés qui sont très importants. Quand j’ai eu cette idée, il y avait ces trois choses à la fois. C’était suite à l’actualité, les migrants. C’est un peu compliqué ce manque d’amour entre les gens.

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Il y a aussi quelque chose de très solaire dans ce disque, et dans ta musique en général. Il y a la couverture où tu es dans la mer, les titres “Marin Solitaire” et “Love across the sea” qui font suite à “Capbreton” ou “Le pin des Landes” dans tes précédents disques.

Je suis une passionnée de l’Océan et des Landes, de la côte landaise. J’y passe beaucoup de temps l’été, et c’est un endroit qui m’inspire beaucoup. C’est tellement beau. La vue de l’océan me plaît. C’est en moi, j’ai besoin d’y aller. Ça me parle, je me sens connectée avec ça.

 

Comment es-tu venue à la musique au départ? Je crois que tu as été comédienne avant ?

J’ai toujours été obsédée par la musique dès l’adolescence. Je jouais de la batterie. J’avais un petit ami à l’époque qui était musicien, qui avait un groupe de pop, et qui m’a fait découvrir énormément de choses. Et puis j’ai fait du théâtre en arrivant à Toulouse, pendant plusieurs années. Je n’avais pas particulièrement envie d’être chanteuse. Et puis je suis montée à Paris pour devenir comédienne mais cela ne s’est pas exactement passé comme prévu. Et en revenant à Toulouse, j’ai fait de la musique avec mon petit ami de l’époque qui avait un groupe, et qui m’a proposé de chanter des titres qu’il avait écrit. Et ça a commencé comme ça. On a monté le projet “Laure Briard chante la France”, avec un EP sorti chez Tricatel. Mais j’étais juste interprète et ça m’a gêné au bout d’un moment. Je voulais plus. Et puis après notre rupture, j’ai eu besoin d’écrire, d’expulser. J’ai donc enlevé le “Chante la France”, et j’ai écrit le premier album.

 

Comment ce premier EP avait-il atterri chez Tricatel ?

Julien qui écrivait les chansons, faisait partie du groupe Aquaserge qui était le backing band de Bertrand Burgalat lors de sa tournée à l’époque. Il est venu à la campagne où on habitait, pour travailler, et je l’ai rencontré comme ça. J’avais même chanté des chansons d’April March lors d’un concert. Et puis on lui a fait écouter les démos, et ça lui a plu. Mais mon premier album est sorti sur un petit label qui s’appelle 2000 records. Je l’ai fait avec la team Aquaserge. Eddy Crampes et Julien Gasc m’ont beaucoup aidée, poussée.

 

Tu as ensuite rejoint la famille Midnight Special Records.

Quand l’album est sorti, j’ai eu assez vite envie d’en faire un deuxième, et j’ai envoyé l’album à des labels, notamment à Midnight que je ne connaissais pas. Mon envie première était de re-sortir “Révélations” qui avait été tiré à très peu d’exemplaires, avec des inédits. Et Victor Peynichou, patron du label, m’a dit que l’esprit du label était plutôt d’enregistrer eux-mêmes les artistes. Mais il n’avait dit pas fermé la porte à un nouveau disque. Donc je leur ai logiquement proposé mes nouvelles chansons. Et en les rencontrant, c’était parti. 4 mois après, on enregistrait le disque “Sur la piste de danse”.

 

Tu as l’air très attachée à l’esprit de troupe, au collectif…

C’est très important pour moi. Midnight, c’est ma famille maintenant. J’adore travailler avec des gens avec qui je me sens en confiance et que j’aime. Et j’ai la chance de toujours avoir pu le faire. C’est vrai qu’en rejoignant Midnight, je quittais un peu ma bande de Toulouse, et en fait c’était un peu compliqué. Mais ça s’est fait très vite et de manière très simple. Il y avait Victor, Michelle Blades et Marius qui fait toutes les prises de son. Et puis j’ai rencontré Cléa Vincent, et l’entourage du label, qui sont devenus des amis très proches. Et c’est assez rare dans ce milieu.

 

Tu habites à Toulouse où il y a une scène pop foisonnante, avec Aquaserge ou François Club. Est-ce qu’il y a un côté communautaire dans cette scène là ?

Oui assez. Déjà, c’est pas très grand et tout le monde se connaît dans la scène pop indé. On se donne des coups de main, on se file des plans. C’était plus difficile à Paris, bien que je sois restée peu de temps.

 

On parle souvent de pop sixties au sujet de tes chansons. Est ce que cela te convient?

Oui, complètement. On me parle beaucoup de Françoise Hardy, mais plus à l’époque du premier album. A l’étranger, c’est ce qui ressort. Je ne pourrais pas dire le contraire, même si parfois je suis allée vers des sons plus nineties. Et puis c’est la période musicale que j’écoute le plus, que ce soit dans la musique brésilienne, turque, ou même africaine. Je suis toujours dans cette période. Je connais moins les chansons d’aujourd’hui finalement.

 

Tu as tourné dans beaucoup de pays : Brésil, Portugal, Scandinavie…Comment es-tu perçue dans ces pays ?

Oui, en Espagne aussi. On a fait une tournée avec Cléa Vincent en Scandinavie en co-plateau. En Allemagne aussi. On s’est fait un road trip super. Les gens réagissent super bien. Surtout dans les pays comme le Mexique ou le Brésil, il y a un truc très exotique pour eux. Les concerts au Brésil, c’était surréaliste. Les gens venaient sans me connaître, dans des petits bleds, et ils étaient géniaux, à fond. Les artistes français, on est super bien perçus à l’étranger et c’est parfois dur de revenir jouer en France. Mais les dernières dates que j’ai faites ici se sont super bien passées, donc j’ai hâte de partir en tournée. On sera au Point Éphémère le 5 mars et on va faire toutes les premières parties des Lemon Twigs.

 

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Margo Guryan - “C’est une chanteuse américaine des années 60/70 qui a fait un seul album, “Take a picture”, qui est pour moi une oeuvre d'art absolue. Elle était auteur, compositrice, elle arrangeait ses titres. C’était une musicienne de folie. J’ai pas les mots pour parler d’elle. Elle était magnifique, et elle me fait rêver. Elle a aussi beaucoup écrit pour plein de chanteuses, des musiciens de jazz. Et puis c’est vrai que le fait qu’elle n’ait fait qu’un disque la rend un peu plus mythique.”

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ART - “J’aime beaucoup Edmund Dulac, qui est très influencé par l’orientalisme. Je trouve ça très beau. Il a peint beaucoup de choses liées à l’orient, des scènes de vie. J’aime beaucoup Henri Rousseau aussi. Et en photo, j’aime beaucoup Marianna Rothen, une photographe américaine. Je trouve ça trop beau, j’adorerais travailler avec elle. C’est simple, mais la lumière est très belle. J’aime aussi Mac Adams. Il fait des diptyques de scènes de crime.”

LIVRES- “”Siddhartha” de Hermann Hesse est très symbolique pour moi car c’est quelqu’un de spécial qui me l’a offert. “Le vieux qui lisait des romans d’amour” de Luis Sepulveda. C’est très beau. “Les histoires extraordinaires” d’Edgar Poe. Je lis ça depuis que j’ai 10 ans. J’adore ça, même si on se fout de ma gueule en disant que c’est un livre de gamins (rires). J’ai fait un master 1 de lettres modernes, et j’ai fait un mémoire sur son influence dans les films de Tim Burton et Roger Corman. “Huis clos” de Sartre que j’aime beaucoup et que j’ai joué au théâtre. Sinon j’ai été très touchée par “Just Kids” de Patti Smith. Ça m’a fait voyager.”

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Disques -““Take a picture” de Margo Guryan, bien entendu. “Transa” de Caetano Veloso est un album vers lequel je reviens souvent, comme “Histoire de Melody Nelson” de Gainsbourg. Les sons, les arrangements, l’atmosphère du disque. Il faut écouter ça religieusement. C’est incroyable à tous les niveaux. “Abbey Road” des Beatles que j’écoute en boucle depuis que j’ai 17 ans. Le “Ram” de McCartney aussi. Parfois je suis McCartney, parfois je suis Lennon. Je n’arrive pas à me décider. Et puis l’album de Wanda Sa, “Vagamente”, qui est un album classique de bossa. J’adore la bossa nova, la langue, les sonorités samba, tropicalistes, il y a un truc qui me parle dans la musique brésilienne.”

Ma Playlist...

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FILMS - ““Buffalo 66” de Vincent Gallo. Il fait des films et des disques de dingue. D’ailleurs, je ne comprends pas qu’un artiste aussi génial ait une personnalité comme ça. Mais je pense que c’est de la provoc. Je l’ai rencontré une fois, il est un peu fou. Mais sa sensibilité est très touchante. “Les enfants du Paradis” de Marcel Carné que j’ai vu très jeune. J’aime le côté théâtral du film, que je regarde souvent. J’aime regarder des vieux films. “Gloria” de Cassavetes, pour Gena Rowlands. “Bonjour” de Ozu, qui est un film sur la famille, est un film que j’aime bien regarder également. “Les 400 coups” de Truffaut. Et puis le “Nosferatu” de Werner Herzog avec Isabelle Adjani et Klaus Kinski. J’adore les choses un peu dark, les vampires, les châteaux hantés. J’aime l’esthétique du film, la musique. C’est beau, très symbolique et poétique.”

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Norma

Halo Maud

Sarah Maison

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“ J’ai envie de parler de Sarah Maison. C’est une amie qui fait de la pop électro/arabisante. J’adore sa chanson “Western arabisant” qui est une œuvre d’art. Elle expérimente avec des sons de Darbouka. Elle a sorti un EP pour le moment. Sur scène elle est incroyable de présence, une super voix, et ses thèmes de chansons me touchent. Elle est super et je l’adore. Et puis je voudrais parler de Norma, qui vient de Toulouse aussi. Elle vit vraiment sa musique. Comme Sarah, elle ne joue pas la comédie. Elle fait une musique qui sort de l'ordinaire. Il y a un côté nineties et pointu. Elles sortent toutes les deux de la zone de confort de la pop. Elle méritent toutes les deux d’êtres connues. Et ce sont des personnes super. Et j’aime aussi beaucoup Halo Maud. J’aimerais l’entendre plus. La musique est un peu cloisonnée en France, et c’est dommage.”

Un portrait chinois de Laure Briard,  à travers ses idoles teenage et celles d’aujourd’hui.

Ton idole teenage

Marilyn Manson


Ta  chanteuse Teenage

Courtney Love


Ton chanteur teenage
Jeff Buckley

Ben Harper

Ton acteur teenage
Vincent Gallo

 


Ton actrice teenageI

sabelle Huppert

 

 


Ton crush teenage
Tim Wheeler

Ton idole actuelle

Vincent Gallo


Ta chanteuse actuelle
Melody Prochet

 

Ton chanteur actuel
Jorge ben


 

Ton acteur Actuel
Trintignant

Léaud

Ton actrice Actuelle

Romy Schneider Anouk Aimée



Ton crush actuel
Giovani Cidreira

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