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Françoise Hardy, 5 moments pop

Tout a été dit ou presque sur Françoise Hardy : idole yéyé, icône fashion, chanteuse intello, amoureuse romantique… Des années 60 à « Personne d’autre », la discographie de Françoise Hardy est remplie de chansons parfaites et iconiques. Retour sur son parcours en 5 moments pop sélectionnés par Faces.


MICK JAGGER & « IF YOU LISTEN »

On ne va pas revenir ici sur les débuts dans la musique de Françoise Hardy, tout le monde connaît à peu près l’histoire, les garçons et les filles, le petit conservatoire et Jacques Dutronc. En revanche, sa beauté androgyne et naturelle ont fait de Françoise Hardy la parfaite girl next door sixties, qui plus est musicienne et songwriteuse. Tout ceci n’a évidemment pas échappé aux musiciens anglo-saxons de l’époque qui ont tous déclaré avoir été amoureux d’elle. De Bowie à Bob Dylan en passant par Mick Jagger. Ce dernier avait d’ailleurs déclaré qu’elle était son idéal féminin… Toujours est-il que leur rencontre, immortalisée par Jean-Marie Perier sur une photo culte est toujours troublante aujourd’hui. Elle sur ses deux jambes, ancrée dans le sol, vêtue d’un tailleur pantalon androgyne, et lui accoudé sur elle, les jambes croisées. Sur une autre photo de Françoise, cette fois avec Brian Jones, elle a carrément sa main posée sur la tête de Brian et sa coupe au bol, comme pour signifier que c’était bien elle qui menait la danse, et que tout bad boys attirants qu’ils étaient, ils ne toucheraient qu’avec les yeux. Malheureusement, Françoise Hardy n’a jamais chanté avec Mick Jagger, ni repris les chansons des Rolling Stones, contrairement à Marie Laforêt et son adaptation de « Paint it Black » baptisée « Marie douceur, Marie colère ».

En revanche, Françoise Hardy a chanté à la même époque des merveilles de Randy Newman, Mick Jones et Neil Young sur le magnifique « If you listen », entièrement chanté en anglais et au parfum toujours sublime tant la production, entre folk et psyché chaste est intemporelle. Sur la chanson de Randy Newman, « I think it’s gonna rain today », la mélancolie pop de Françoise Hardy fait des merveilles et ne pouvait qu’émouvoir les pop boys de Chelsea et d’ailleurs.


PACO RABANNE

It girl avant l’heure et physique type (en gros grande et mince) des canons chers au milieu de la mode (mais un peu en avance, Bardot étant le sex symbol de l’époque), les couturiers sixties ne devaient pas rester insensibles très longtemps à la photogénie de miss Hardy, notamment les avant-gardistes Courrèges et Paco Rabanne. Mini robes et maxi combi en métal au programme, Françoise Hardy et ses longs cheveux sur les épaules a incarné mieux que quiconque la modernité hype, plus élégante que certaines de ses consoeurs yéyé pop. Se prêtant volontiers aux extravagances avant-gardistes de Paco Rabanne, Françoise Hardy n’hésitait pas à porter des matières absolument inconfortables, comme cette combinaison en côte de maille qui pesait 16 kilos. Cette tenue, créée pour des concerts donnés à Londres en 1968, a évidemment charmé les britanniques.


ETIENNE DAHO

A l’époque prince de la pop française (et non encore pape ou roi comme on se plaît à l’appeler maintenant), Etienne Daho reprend sur son deuxième album « La notte, la notte », « Et si je m’en vais avant toi », chanson de Françoise Hardy de 1972, extraite de l’album du même nom. Françoise, sous le charme du talent d’Etienne, enregistre même une version en duo avec lui. Etienne Daho a toujours crié son amour haut et fort pour elle, à tel point qu’il signe avec Jérome Soligny, un livre de référence sur la carrière de Françoise Hardy. Baptisé « Superstar et Ermite », ce livre riche en anecdotes est une déclaration d’amour à la muse pop et son travail de compositrice. Depuis ce moment, leurs carrières sont entremêlées. Ils ont chanté à plusieurs reprises ensemble, en trio avec Sylvie Vartan sur la chanson « On se ressemble » de Daho, et sur l’album « Clair Obscur » de Françoise en reprenant avec elle « So Sad » des Everly Brothers. Etienne Daho a également repris « La berlue » sur son album « Paris Ailleurs », chanson extraite également de l’album « Et si je m’en vais avant toi ». Françoise a d’ailleurs déclaré à plusieurs reprises qu’elle était « fan de son fan », et ne tarit pas d’éloges sur le dernier album studio d’Etienne Daho, « Blitz ».


VIP

Il faut reconnaître à Françoise Hardy un réel talent singulier, tant dans ses chansons que dans sa manière de les interpréter. Bien qu’elle ait eu des périodes assez différentes, entre les chansonnettes charmantes de ses débuts jusqu’au rock rugueux de l’album « Le danger », en passant par la pop orchestrée de « Message personnel », sa carrière est exemplaire. Elle a même réussi à passer haut la main la difficile période eighties qui a été fatale à beaucoup de chanteuse yéyé (sauf France Gall qui est devenue une superstar). Entre guilty pleasure et arrangements cheesy, certaines de ses chansons eighties tiennent toujours la route, comme ce « VIP » limite funky qui a valu à Françoise des sueurs froides en télévision, elle si peu à l’aise avec l’idée de danser. Le tube, entre gimmicks publicitaires à la Gainsbourg et refrain à la Nile Rodgers, est un condensé de l’époque mais version Hardy : un soupçon de mélancolie, mais dans l’air du temps. Notons également les chansons « Moi vouloir toi » et « Partir quand même » sortis à la même époque, et qui sont devenus des classiques de son répertoire. Un autre titre de cette époque, passé inaperçu mais devenu culte grâce au duo électropop Exotica, « Une miss s’immisce », s’est retrouvé dans le film de Xavier Dolan « Juste la fin du monde », illustrant une scène particulièrement touchante.


BLUR

En 1994, sort l’album de Blur « Parklife » qui outre le tube « Girls and Boys » contient une chanson sublime, « To the end ». Une version en français, « La comédie », sort un an plus tard en France, en duo avec Françoise Hardy. Comment Françoise Hardy, l’oreille absolue de la chanson française pour les mélodies mélancoliques aurait pu résister à l’attrait de cette chanson et de Damon Albarn, qui physiquement en plus ressemble à Jacques Dutronc? Le titre, dont les cordes en cascade annoncent une atmosphère sixties que l’on retrouvera chez The last shadow puppets un peu plus tard, est un condensé de pop british à la mélodie irrésistible.

Françoise Hardy n’aura de cesse de mettre en avant dans ses albums suivants et ses collaborations ponctuelles, les jeunes artistes qu’elle aime et qu’elle soutient, de Benjamin Biolay à Ben Christophers, de Pascale Daniel à Rodolphe Burger, en passant par les Poets of the fall qui lui ont donné l’envie de faire un nouvel album, « Personne d’autre », totalement raccord avec son univers de prédilection, entre pop aérienne, chansons délicates et mélancolie amoureuse.


Album "Personne d'autre" disponible



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