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(zac efron par nicolas vidal)

Il y a quelque chose de fascinant chez les posters boys américains. Derrière cette image lisse et parfaite, on sent bien chez certains la fêlure et la folie. De Tab Hunter à Tom Cruise, ils sont légions à avoir dévoilé leur face sombre où secrète, éclairant d’une manière particulière leurs carrière à fantasmes.

Zac Efron n'échappe pas à la règle. Fantasme à midinettes dès la puberté grâce à “High School Musical”, il a depuis fait une carrière en dent de scie, alternant les navets et les comédies potaches. Une carrière au bord du naufrage rattrapée par quelques beaux rôles, mais surtout un regard extrêmement particulier, vif, rapide, nerveux qui trahit la douceur du sourire ultra brite et qui aurait dû inspirer Gus Van Sant où Todd Haynes, voire Harmony Korine (qui lui a donné un petit rôle dans son film, “The Beach Bum”) afin de transformer le véhicule à fantasme teenager en acteur de premier plan.

Car il a eu sa chance le beau Zac. De Nicole Kidman à Robert De NIro en passant par Matthew McConaughey, il s’est frotté à la crème de la crème des acteurs US, mais sans vraiment percer le plafond de verre. La faute à un corps sculpté, un oeil bleu lagon, un bronzage pas tout à fait naturel peut être. La faute surtout à un choix de films très discutables. “Baywatch” et son corps qui fait mal rien qu’en le regardant, “Hors Contrôle” qui fait peur rien qu’en lisant le synopsis où encore “We Are Your Friends” où il nous fait grimacer en David Guetta de seconde zone.

On ne reprochera jamais à Zac Efron de jouer avec son corps parfait. On l’aime pour ça aussi. Mais pour le moment, le seul cinéaste à avoir su capturer une forme d’innocence à l’intérieur d’un désir plastique fut Lee Daniels dans “Paperboy”. Présenté à Cannes en 2012, le film joue beaucoup sur la confusion entre l’acteur et le personnage, en filmant son corps plein de désir pour Nicole Kidman, mais désiré par la caméra, dont l’apothéose est une scène de danse en slip blanc, iconique et teintée d’un érotisme léger.

Depuis, le corps s’est fait potache et viril (“Nos pires voisins”), sportif (“Baywatch”), lourdingue (“That Awkward Moment”), mais jamais vraiment attachant. Un corps irréel en somme, sculpté dans ses moindres recoins. Il suffit de voir comment Zac Efron est devenu uniquement un corps en recevant un trophée sur la scène des MTV Awards, pour la meilleure scène torse nu, apothéose superficielle d’une carrière musculaire. La suite logique aurait été un rôle de super héros qui n’est jamais venu et qui a transformé le jeune éphèbe en pote bien foutu, qui se biture la gueule mais n’oublie jamais de faire ses pompes au réveil.

Et puis vint le rôle, complet, schizophrène et payant du serial killer Ted Bundy dans le film “Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile” de Joe Berlinger, où il joue enfin de son regard un peu fou, son corps devenant le réceptacle mouvant de la folie meurtrière, mais aussi la part douce de sa relation amoureuse avec Liz Kendall. Irrésistible et attractif, il est l’acteur parfait pour ce rôle ambigu. Moins sec, plus épais, il acquiert enfin une stature d’acteur. Mais va t il transformer l’essai ? Pour le moment, pas de grand rôle à l’horizon. Juste une série documentaire Netflix sur le développement durable, où il se laisse aller à un naturel bienvenu, barbe hipster et corps plus rond qui le rendent encore plus sexy. 

 

La malédiction du fantasme teenage qui se mue en attraction totale. Mais pas de grand rôle en perspective. A notre grand regret...

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