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Elsa Kopf, pop et sauvage


Imaginez des rythmes tribaux, une caravane à Ibiza, des cheveux au vent, un esprit « Do it yourself », une chanteuse blonde aux pieds nus, et ça vous donnera une idée du nouvel EP d’Elsa Kopf, le bien nommé « La vie sauvage ».


L’EP commence avec « Cinderella », une chanson dans la continuité de ce que l’on connaît de la musique d’Elsa, à savoir une ballade folk, mais cette fois mâtinée d’électro ou la voix chaleureuse d’Elsa Kopf fait des merveilles. « Sur cet album, je n’ai pas du tout joué de guitare. C’est Marnix qui a produit l’EP qui a joué de tous les instruments. On avait travaillé ensemble sur un remix de ma chanson « Cherry Blossom Rain » et j’avais adoré ce son minimaliste, électro, et je lui ai proposé de produire cet EP. »


Et effectivement, dès le deuxième titre, les beats minimalistes remplacent les arpèges acoustiques qui ornaient l’essentiel des trois premiers albums d’Elsa, bien que quelques envolées pop sixties égrenaient déjà l’album « 3 » produit par Pierre Faa. « J’avais un peu pré-maquétté ces chansons avec le fantasme d’aller vers de l’électro, qui n’est pas mon style de prédilection. Mais comme ça me faisait un peu peur, j’ai fait appel à Marnix, et il m’a lui aussi beaucoup encouragée. »


On se surprend même à avoir envie de danser dés le 3ème titre le l’EP, le titre en allemand « Dumme Rosen », chose que l’on avait pas eu envie de faire depuis le « 99 Luftballons » de Nena. Et ça continue avec « The glamour, the glory », condensé minimaliste de pop actuelle et moderne. « Travailler comme ça, avec ces sons, a tout changé dans ma manière de créer des chansons. Tu peux développer rapidement tes idées et cette manière d’organiser le travail de création me convient très bien. Et ça m’amène complètement ailleurs. Cet été par exemple j’ai fait de la trap. Et j’essaie de m’approprier des codes qui ne sont pas les miens au départ. C’est très stimulant et spontané. J’avais un peu perdu le goût de jouer de la guitare et ça a été une bonne alternative. J’ai fait beaucoup de folk, et j’avais besoin d’une respiration. Je ne sais pas ce que vont donner toutes ces chansons, mais elles me permettent d’ouvrir une nouvelle porte. »


Une nouvelle porte qui permettrait à Elsa d’aller au bout du fantasme de création solitaire et autonome ? « J’ai très envie de réaliser un projet moi-même, en tout cas d’aller aussi loin que possible par moi-même. J’ai beaucoup travaillé avec Pierre Faa, avec Marnix sur cet EP, et du coup avec toutes ces expériences qui m’ont beaucoup appris, je le pousserai aussi loin que je peux. »

Une curiosité créative qui la pousse à renouveler sa manière d’appréhender l’écriture pure de chansons : « Je crois qu’il n’y a pas qu’une seule manière de faire des chansons, et je pense que si une chanson tient la route, elle peut être chantée par Nirvana, Yves Simon ou Marnix Dorrestein. Il y a des chansons sur cet EP qui ont été composées en guitare/voix et qu’on a habillées de manière différente. »


On espère en tout cas que ces nouvelles chansons lui permettront de continuer à toucher une audience internationale, elle qui partage sa carrière entre la France et l’Asie, à l’instar des Phoenix ou autres Tahiti 80 : « J’avais remarqué sur Facebook qu’il y avait des gens qui m’écrivaient de Corée du Sud. Donc je m’étais dit qu’il y avait un potentiel public là-bas. Mais je ne m’étais pas imaginée y faire carrière particulièrement. Et puis une chanson a atterri sur une compilation taïwanaise. Mais c’était le flou. Et puis tout d’un coup, je me suis retrouvée avec 200 000 écoutes de « Larmes de caramel » en Chine et on est parti en tournée là-bas. Pierre Faa y avait des contacts grâce à Peppermoon, son groupe qui a un beau succès en Asie. Et on a tourné en Corée, au Japon, en Chine, à Taiwan. Et ça a été merveilleux. Du coup, je me suis retrouvée à enregistrer des chansons pour des séries coréennes qui ont un beau retentissement un peu partout, ce qui a permis d’assoir une certaine notoriété et de pouvoir y revenir régulièrement. Et on en est à 5 millions d’écoute, ce qui est génial, et il y a même une compilation taiwanaise qui sort. Mon premier Best Of qui s’appellera « Sugar Roses » ! Maintenant je ne sais pas comment ils vont réagir à ces nouveaux titres électro. »


Et comment le public français va t’il réagir à ces nouveaux sons ? Bien que peu connue ici, la carrière atypique d’Elsa a démarré sous des auspices assez privilégiés. Sa mère, Joëlle Kopf, ayant écrit pour Cookie Dingler le méga tube eighties « Femme Libérée », mais aussi des chansons pour Zazie, Patricia Kaas ou Maxime Le Forestier. « Quand j’étais enfant, il y avait beaucoup de musiciens à la maison. Et j’ai modestement composé mon premier titre à 4 ans. (Rires) Mais c’était clair comme de l’eau de roche que je voulais être chanteuse. Je voyais parfois ma mère aux infos régionales et écrire des chansons, donc tout ceci était normal. Mais j’ai commencé à faire de la musique sérieusement à la fin de la période faste de la musique, et donc à la fin du schéma que ma mère a expérimenté dans ce milieu, ou les DA prenaient tout en charge. Et ça m’a un peu porté préjudice les premières années de ma carrière car j’étais toujours dans un modèle où l’on pensait que les artistes ne devaient rien faire d’autre que chanter, ce qui n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Il faut savoir tout faire. Finalement, les contacts que j’avais m’ont plus desservi que l’inverse. Sur le plan artistique c’était une chance d’avoir ma mère comme modèle, mais sur le plan professionnel ce n’est pas toujours une chance d’avoir tout ça car on peut se retrouver dans des schémas qui ne nous conviennent pas du tout. »


Ces prémices de renouvellement artistique sont en tout cas très encourageants. « La vie sauvage » et la carrière d’Elsa mériteraient en tout cas un éclairage plus flagrant et un intérêt bienveillant dans nos contrées. Cet EP, assurément dans l’air du temps, pop et pétillant, prouve que la curiosité n’est pas un si vilain défaut.



SOUS INFLUENCES DIVINES


« C’est Elvis qui m’a le plus influencée. C’est ma plus grande claque musicale ! Je l’ai découvert à 8/9 ans et depuis, tout s’appelle Elvis dans ma vie ! Mon chat, mon chien. En plus je suis née un 16 août, qui est le jour de sa mort, donc je me sens super connectée à lui. C’est vraiment un père spirituel. Je le vénérais. Je connais toutes ses chansons par cœur. Il y a aussi l’album « Messages personnels » de Françoise Hardy et les chansons de Brigitte Bardot qui m’ont beaucoup marquée. La féminité de Bardot, sa liberté, son humour. Je ne la connais pas tellement comme actrice, mais la chanteuse m’a beaucoup influencée. Son ton, sa justesse, son interprétation, c’est incroyable.

En littérature, j’ai été marquée par Georges Simenon. J’aime son côté « brume du matin » des années 50. J’aime aussi quand il parle de Montmartre. Ça me met en joie de lire ça. Comme le style de Flaubert, de Pagnol, de Sagan. En cinéma, je suis une inconditionnelle de Gabin. Quand je le vois, ça me calme, ça m’apaise. J’adore « Touchez pas au Grisbi », « Pépé le Moko »… »


Elsa Kopf, "La vie sauvage", nouvel EP disponible

En concert le 5 Octobre au Bus Palladium à Paris.

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