HERVÉ X MAZELFRETEN : INCANDESCENCE POP

D’abord une énergie pop : celle de Hervé et des ses chansons electro parfaites pour le dancefloor. Sa gestuelle aussi : un tourbillon survolté qui chante dans un cri et accompagne les chorégraphies du collectif Mazelfreten au souffle incandescent qui lui répond avec une intensité chorégraphique saisissante. Après Chaillot, c’est sur la scène de la MAC de Créteil pendant le festival de Marne que l’on a eu la chance d’assister à un concert dansé, à moins que ce ne soit un spectacle de danse avec un musicien live. On ne sait pas trop et c’est tant mieux.

La métaphore sportive accompagne l’œuvre de Hervé depuis son premier EP « Mélancolie FC », à travers une esthétique stylistique de fan de foot (cheveux rasés, écharpe) jusqu’à son duo avec l’idole Cantona. Il n’est donc pas étonnant de le retrouver ici tel un coach pop devant son équipe/troupe de danseurs tous plus vibrants les uns que les autres.

La fusion entre la danse et la musique prend ici une dimension immersive. Ce n’est pas le chanteur qui se sert des danseurs pour imager sa musique, mais une rencontre ou le chanteur devient aussi performer. Il alimente l’énergie des danseurs mais prend aussi la leur pour pousser le curseur du MC pop à son paroxysme sensoriel. On a envie de bouger avec eux. La frontière entre la scène et le dancefloor est évacuée au profit d’estrades où l’on a le sentiment qu’on pourrait danser avec eux, comme des gogos un peu bourrés, mais bien sûr sans la maîtrise des performers dont les corps énergiques transpirent à l’unisson des sons jungles et techno du musicien.

La setlist fait la part belle au premier album du chanteur, « Hyper », son plus dansant à ce jour. Et prouve une fois de plus que les rencontres artistiques valent mieux que les discours marketing. Que la musique et la danse sont indissociables. Et que le besoin de transpirer sera toujours plus fort que celui de s’endormir.

Reportage photo et texte : Nicolas Vidal