En Fanfare Pop avec Los Fanfarons
- Faces Zine

- 8 juil.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 juil.

Los fanfarons est un projet qui réunit Cléa Vincent et Romain Sanderre. Un garçon, une fille, et des collaborations avec Kim, Roberto Cicogna ou Myrto pour des chanson pop en français, en arabe, en italien, en onomatopée parfois. C’est un projet qui fait du bien en ces temps troublés, qui fait danser les bras en l’air, qui ne se donne pas des airs, et c’est finalement assez rare de nos jours où tout est un combat, même (et surtout) dans la pop. Rencontre avec un dragon à deux têtes pensantes pour parler de pop, de leur rencontre, et de leur premier album, le bien nommé « Ventilo » qui vient de sortir, et qui va très certainement rafraîchir nos soirées estivales.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Cléa : Ça fait très longtemps !
Romain : J’avais un groupe qui s’appelait Moon et on avait fait des dates ensemble. C’était au début de ta carrière solo.
Cléa : Oui on avait joué ensemble au Panic Room. Ça devait être en 2012.
En revanche, vous n’avez pas fait de la musique ensemble à cette époque ?
Romain : Non, pas à cette époque là. Mais on se croisait régulièrement au Pop In.
Cléa : On a commencé à jouer ensemble dans Les Clopes. On est assez nombreux dans le groupe, et Kim, qui est un peu le chef d’orchestre, nous invite à écrire dans le groupe.
Romain : Naturellement, on s’est retrouvé à écrire des chansons ensemble pour Les Clopes, et c’est venu de là.
La musique que vous faites avec Los Fanfarons est très différente de celle des Clopes.
Cléa : Oui très différente. Romain avait déjà des idées très club dans son laptop.
Romain : Il ya le côté club qui arrive très vite parce qu’en fait, en tant que musicien, on nous demande de plus en plus de faire des DJ sets. On en faisait chacun de notre côté et on s’est dit que ça pouvait être cool d’en faire ensemble. On passait souvent les mêmes morceaux et c’est parti de là.
Cléa : Puis on a commencé à travailler des morceaux en partant de zéro, ensemble. Ça peut être un peu angoissant la page blanche, mais avec Romain, comme on est très complémentaires, ça monte en mayonnaise et quasiment tous les morceaux qu’on a fait sur l’album sont partis de nous. On est très à l’aise ensemble et on se comprend très bien, donc on sent très vite quand un morceau nous plait à tous les deux.
Ce qui est intéressant avec vos chansons, c’est qu’il y a quasiment un concept sur chaque titre. Ce sont des chansons club, mais avec différents interprètes : vous deux, mais aussi Kim, Roberto Cicogna, Myrto… Votre album ressemble à un set de DJ, avec votre groove. Il y a des chansons comme « Hikikomori » avec des répétions de mots ou d’onomatopées… Quand vous partez de zéro, est-ce vous partez sur une idée de prod, ou de gimmicks ?
Cléa : On discute beaucoup quand même.
Romain : Parfois Cléa part sur un synthé, ou sur une idée de voix, et moi en parallèle je fais le beat, la basse…
Cléa : Romain est très fort sur les textures des morceaux. Je travaille sur les accords, mais tout passe par le filtre de Romain. Ça crée une forme de chimie de musique. Ce ne sont pas uniquement les accords qui comptent mais le son également. Et notre complicité y est pour beaucoup aussi. Quand tu joues à côté de quelqu’un qui t’inspire, il y a un truc qui prend.

Romain, tu as ton projet Jérôme Violent, Cléa ta carrière solo, et au milieu vous avez Les Clopes. Comment arrivez-vous à jongler entre les projets ? Est-ce que chaque projet vient combler un désir musical que vous ne pouvez pas assouvir complètement dans une seule entité ? Est-ce que compartimentez chaque projet ?
Cléa : Oui c’est assez compartimenté quand même.
Romain : C’est d’ailleurs assez agréable que cela le soit. Bien que ce soit naturel et fluide, on ne compose pas de la même manière pour les Clopes ou les Fanfarons.
Cléa : Dans les Clopes, on a des personnages avec lesquels on se marre trop. Romain a aussi son personnage de Jérôme Violent qui est encore autre chose. Les Fanfarons, c' est un espace ou l’on peut tout dire, être qui l'on veut, voire être un peu plus subversif, chose que je m’autorise moins sur mes chansons.
Romain : On en revient à ce que tu disais sur les concepts de nos chansons. On ne se le dit pas vraiment consciemment, mais si on veut tenter une chanson de reggaeton, on le fait. On ne s’interdit rien musicalement. Ni dans les langues dans lesquelles on chante.
Cléa : La seule limite, c’est qu’il faut que cela nous plaise musicalement. On a des goûts vraiment très proches avec Romain en terme de musique.
Il y a un vrai son Club dans vos titres qu’on retrouve dans vos performance scéniques qui sont entre le concert et le DJ set.
Cléa : C’est quelque chose que Romain fait déjà avec le projet Jérôme Violent, avec des platines et une guitare. C’est Romain qui a un peu insufflé ça. J’aime bien ce mélange Platine / Guitare / Chant. C’est un peu moins solennel. Et ce n’est pas non plus la même chose que de jouer avec des bandes sur un ordinateur.
Romain : Ce concept permet aussi de se déplacer avec moins de matériel. J’ai toujours joué dans des groupes de pop et de rock, et j’étais toujours très jaloux des horaires des DJ qui jouent beaucoup plus tard. 20:00, c’est trop tôt pour moi. Mais bon dans 10 ans, je serais peut être bien content de jouer tôt.
Cléa : Mais maintenant qu’on fait des DJ set avec les Fanfarons, on s’ennuie quand on doit les faire tout seul.
Romain : Notre idée est vraiment de faire du Dance Floor.
Cléa : On avait envie de sortir su schéma qui prend 3 ans pour faire un disque.
Est-ce que vous avez envie de faire des concerts plus « traditionnels » avec Les Fanfarons ?
Cléa : On en a fait un il n’y a pas longtemps, et cela nous a manqué de ne pas pouvoir faire la fête de la même manière avec nos chansons.
Romain : Si on nous le demande, on le fera. De toute façon, dans chaque DJ set, on chante pour de vrai.
Cléa : Ce qui me plaît dans cette forme, c’est qu’on vient moins écouter des chanteurs. Il y a moins de pression. J’en suis à un stade où j’ai du mal à m’assumer en tant qu’interprète. Il y a un côté « Ecoutez-moi » qui me gêne un peu plus. J’ai envie d’un truc plus collectif.
Il y a dans ce projet quelque chose de collectif, et qu’on ressent en ce moment dans la musique où les gens avancent plus en bande. Les artistes et les musiciens sont beaucoup plus dans le partage qu’à une certaine époque, non ?
Romain : C’est tout à fait vrai et c’est très important pour nous deux. L’un des premiers morceaux qu’on a fait avec Les Fanfarons, on l’a fait avec Kim qui est de nôtre famille musicale.
Cléa : On est souvent à la recherche de nouvelles personnes à intégrer au projet. On aime vraiment le mélange. On a envie de composer des nouveaux morceaux pour les gens qui nous inspirent. On produit ensemble le nouvel album de Roberto Cicogna par exemple.
Romain : On passe beaucoup de temps en studio. On a développé une manière à nous de travailler, assez rapide et spontanée. On travaille avec peu de pistes, c’est un peu minimaliste en fait.
Cléa : Il y a un son plus spontané, peut être moins léché que quand je fais mon projet solo. On a essayé de refaire des premiers jets avec Les Fanfarons, mais c’est la spontanéité qui fonctionnait le mieux.

Album "Ventilo" Disponible
Interview et photos Nicolas Vidal



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