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Charlotte Rampling / De l'amour mais quelle drôle d'idée


Les albums d’actrices qui chantent, qu’ils soient réussis ou ratés, sont toujours intéressants. En tout cas pour nous. Il y a toujours une sensibilité, une voix pas tout à fait chantée qui nous touche plus que de raison.

Charlotte Rampling revient enfin à la chanson avec « De l’amour mais quelle drôle d’idée », sous la houlette et la bienveillance de Léonard Lasry qui a décidément un très bon flair pour initier des projets pop et faire chanter des icônes, qu’elles soient issues de la mode (Claude Montana, Maripol), des années Palace (la sublime Marie France), ou de la comédie (Jane Badler et donc Charlotte Rampling). Toujours accompagné aux textes par la grande Elisa Point, Léonard Lasry reprend habilement et musicalement au point où se terminait le premier album de Charlotte Rampling, « Comme une femme » sorti en 2002. Sur cet album ou Rampling jouait de sa condition d’actrice sur des mélodies jazzy (« j’aurais voulu être une vamp »), la féminité de l’actrice était exacerbée, et sa voix parlée autant mise en avant que sa voix chantée. La réussite de ce nouveau disque - dont le titre absolument sublime est déjà culte - est justement de ne pas faire chanter l’actrice, mais de la faire jouer avec les mots sur la musique très pop de chambre de Léonard Lasry. Finies les envolées jazzy, place à la pop orchestrale qui lorgne plutôt vers Divine Comedy que vers Michel Legrand.

Ce disque rappelle parfois l’album « Présence humaine » de Michel Houellebecq où l’auteur récitait ses textes sur les musiques de Bertrand Burgalat. Il y a comme sur le disque de Houellebecq une sécheresse pop dans la voix de Charlotte Rampling, des envolées autoritaires et mélancoliques qui sont incroyablement séduisantes (« Ne fais pas attention à mon amour », « Je ne suis pas celle que tu crois ») et qui font de ce projet très loin des calibres pop un écrin parfait pour la sensibilité tout anglo-saxonne de l’actrice.

Après un beau duo avec Chamfort il y a quelques années et un premier duo avec Leonard Lasry sur le beau « Via Condotti », nous sommes ravis de retrouver en musique Charlotte Rampling pour ce disque rempli de classe et très réussi, dont le trés beau « Roulette Russe » nous reste en mémoire bien après l’écoute.


Album Disponible


Texte et collage : Nicolas Vidal



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