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Les 10 Faces de l'été


Vu qu’on a zappé le printemps pour cause de crise sanitaire mondiale, et qu’on aura du mal à découvrir de nouveaux noms à aimer dans les festivals d’été, Faces Zine fait le point sur 10 artistes (en fait 11) coups de coeur que l’on a décidé d’écouter cet été, accompagnés d’une playlist de 20 chansons que l’on élu, parce que la pop est la musique parfaite pour affronter nos angoisses estivales. Bel été sans fin.


Regina Demina

On avait succombé à Regina Demina et ses boucles hypnotiques à la Moroder lors d’un “Été meurtrier” de toute beauté en 2018. On la retrouve sur son premier album, “Hystérie”, toujours aussi passionnante, moins eighties, mais toujours aussi suavement scandaleuse en gothique romantique flirtant avec une variété RN’B délicieusement retors. Plus terrienne mais insidieusement populaire (“Nabila”) ou mystique eurodance (“Ondine mélancolie”), Régina Demina flirte avec nos névroses pop (“Couzin”) en jouant sur plusieurs tableaux et gagne haut la main la partie en signant le chef d’oeuvre mélancolique de cet été naissant, “L’amour monstre”.


Orville Peck

Orville Peck est une énigme. Un chanteur country queer qui pourrait être le fils caché de Dolly Parton et des Daft Punk, arborant un look de cow boy masqué. Mais qui sait diablement se servir de sa voix et de sa guitare pour nous émoustiller comme personne. Son dernier titre en date, “ No glory in the west”, nous a provoqué une sensation étrange, comme une sorte de guilty pleasure fascinant. Comme quand on est surpris de trouver le redneck d’à côté plutôt sexy. On avait pas entendu une voix aussi charismatique depuis Chris Isaak et Lana Del Rey pour nous conter une americana pleine de panache.


Lola Le Lann

Lola Le Lann est l’antidote parfait au spleen estival. En sortant “Glaz”, son premier EP aussi léger qu’essentiel, la jeune chanteuse ressuscite autant l’esprit de 1986 (On peut penser à Corynne Charby sur le très beau “Passagères”) que la figure de “l’actrice qui chante” pour laquelle nous avons une vraie tendresse. Pop jusqu’au bout des ongles, les chansons de Lola Le Lann sont absolument irrésistibles et incroyablement tubesques. Également actrice (“Un moment d’égarement” de Jean-François Richet), Lola Le Lann réussit à incarner l’esprit teenager des chansons sans surjouer la Lolita, mais avec une véritable personnalité pop. On aime.


Edoardo Florio Di Grazia

L’italien est de nouveau cool dans la pop. On ne compte plus les projets en italien, d’Alex Rossi à Christine & The Queens, qui nous ont plu ces derniers mois. Avec Edoardo Florio Di Grazia et ses amis, on est cependant plus proche d’une chanson italienne festive et mélodique que d’un come back italo disco. Enregistré sans répétitions préalables dans une maison au bord de l’eau, l’EP “Vive l’Itance” nous emmène à la plage en fin de journée, enroulés dans des serviettes encore humides, pour une fin de journée suave et pop à chantonner des chansons italiennes que l’on croirait déjà avoir entendu, mais qui sont belle et bien nouvelles et très addictives.


Rosalía

Cela fait au moins 2 étés que le phénomène Rosalía accompagne nos playlists. Depuis “El mal querer” sorti en 2018, la chanteuse espagnole dissémine régulièrement sur la toile des nouveaux titres, complètement RN’B ou toujours dans une veine flamenca pop. Le dernier en date “TKN” avec Travis Scott est littéralement un booty call pour les dancefloors du monde entier. Après avoir enflammé We Love Green l’année dernière et tourné avec Almodovar, le monde est enfin prêt pour couronner la nouvelle reine de la pop, avec un album qu’on espère aussi réussi pour 2020.


Michelle Blades

Michelle Blades est une aventurière pop. La musicienne nomade née au Panama, ayant vécu au Mexique, aux Etats-Unis, et en France depuis 10 ans, sort pour la première fois un projet entièrement chanté en espagnol, le beau “Nombrar las cosas”. Attachant et légèrement psychédélique, plus pop aussi, l’EP fait la part belle aux ambiances latines sans renier l’ADN plus rock de ses albums précédents. Incroyablement touchante quand elle se fait conteuse (“Globitos”, “Indecisa soledad del Fin - De semana”), Michelle Blades aime toujours autant les ruptures rythmiques et ballader l’auditeur dans son royaume où la règle n’est pas la norme.


Cigarettes After Sex

Il est des groupes et des albums dont on sait qu’ils nous accompagneront longtemps. Le groupe texan Cigarettes after sex vient de sortir un nouveau titre, “You’re all I want”, et on s’y sent comme à la maison. Il suffit, comme à l’accoutumée, d’une mélodie mélancolique captivante sur des volutes nappées accompagnées d’arpèges de guitare et d’une batterie discrète pour nous faire monter les larmes. On pourrait croire qu’ils nous servent le même plat indéfiniment, mais c'est sans compter sur la subtilité mélodique de Greg Gonzalez qui nous touche toujours, et dont on ne se lasse pas.


Arielle Dombasle & Nicolas Ker

Nous avons toujours eu beaucoup d’admiration et de sympathie pour Arielle Dombasle sans jamais réellement avoir écouté ses albums avant sa collaboration avec l’ex Poni-Hoax Nicolas Ker. Il faut dire que les mélodies de celui-ci, comme arrachées dans le chaudron pop où David Bowie et Depeche Mode barbotent, sont d’une richesse harmonique qui mettent en valeur le timbre étonnant et évanescent de l’actrice Rohmerienne. Après “La rivière atlantique” en 2016, leur nouvel album, “Empire”, prolonge l’état de grâce entre le punk synthétique et la sylphide cristalline, pour le meilleur de la pop.


Catastrophe

Catastrophe est t’il un groupe clairvoyant ou un oracle pop qui voit la vie en technicolor ? Leur nouveau diptyque “Encore/Solastalgie”, prélude à la comédie musicale “Gong” est en tout cas troublant. Troublant d’actualité mais aussi dans cette manière toute music-hall d’envisager la pop, comme si Air et Michel Legrand n’étaient qu’une simple et même entité. On a souvent réduit la formation à leur capacité scénique, à leur manière toute personnelle de captiver une audience. Mais il faut aussi pour cela un répertoire au niveau. Nulle crainte à l’horizon vu le niveau mélodique de ce préambule.


Hinds

Il y a un côté décomplexé sur les albums des madrilènes de Hinds auquel nous n’avons jamais pu résister. Un esprit girly pop qui mélange les Bangles et les Riots girrrl, pas si loin d’une Beth Ditto qui cite Madonna et Lydia Lunch. “The prettiest curse”, leur nouvel album n’échappe pas à la règle, et ce dès le titre d’ouverture, “Good bad times”, dont la mélodie bubblegum ne vous lâchera pas de l’été. L’Espagne serait-elle le nouvel eldorado de la pop ? Probablement.


Charles-Baptiste

On a d’abord été surpris par le son du nouvel album de Charles-Baptiste, “Le love et le seum”. Découvert en barde pop tendance Berger synthétique, on le retrouve sur cet album en chroniqueur middle class qui s’encanaille chez PNL. Il est toujours risqué de changer de style en cours de route, surtout dans la pop d’ici. A l’image de Marie Flore, passée d’un folk intimiste à une pop urbaine réussie, Charles-Baptiste opère un changement assez similaire. Mais c’est son acuité pop qui nous a finalement emballé, cachant sous le second degré une verve attachante et insécure qui nous a plutôt parlé.


Texte et collage Nicolas Vidal







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