Hervé : urgence pop
Il y a une urgence et une fièvre sur “Hyper”, le premier album d’Hervé. Urgence des mots qui s’entrechoquent, des coups rythmiques qui ne cherchent pas midi à quatorze heures, et un droit au but mélodique qui nous parle. Après une entrée en matière en forme de clin d'oeil à Etienne Daho (“Le premier jour du reste de ma nuit”), c’est plutôt vers les rives de Bashung et de Jacques Higelin que l’on retrouve Hervé, comme sur son premier EP “Mélancolie FC”. Les ruptures dans les mots, les mélodies qui fuient et le souffle dans la gorge du grand Alain emmêlées dans des ambiances très Madchester prouve qu’Hervé a de la suite dans les idées et surtout un très grand talent de mélodiste.
Le plus que parfait “Maelstrom” ou le très bubblegum “Si bien du mal” (limite Cindy Lauper eighties) ont touché en plein coeur notre penchant pop. Nous n’avions pas eu un coup de coeur aussi grand pour un disque de pop depuis le méconnu “Gemini” d’Adrien Gallo auquel Hervé nous fait penser dans sa manière toute personnelle de mélanger une pop décomplexée avec des idée de production très tranchées (l’ensoleillé “Pareo Parade”) et un état d’esprit finalement plus léger qu’on ne l’aurait imaginé (Essayez de résister à l’ultra dansant “Addenda” où au plus jungle “Bel Air” pour voir).
Quand nous avions rencontré Hervé à l’occasion d’un portrait pour Faces lors de la sortie de son premier EP, nous l’avions décrit “comme un funambule qui aurait mangé Cantonna et Christophe, sans cynisme aucun, sans second degré.” Nous ajouterons qu’un garçon capable de faire un album aussi réussi a toute notre admiration.
Album “Hyper” sortie le 19 Juin
En concert à Paris le 21 septembre 2020 (La Maroquinerie/complet) et le 19 janvier 2021 (La Cigale)