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Kid Francescoli : l'amoureux pop


Depuis une dizaine d’années, Mathieu Hocine nous réjouit avec une pop solaire aux accents électro qui ne souffre d’aucune usure. La faute à une écriture mélodique héritée de la French Touch et de la pop bubblegum eighties, où se mélangent accords mineurs et voix féminines, nappes synthétiques et basses qui ondulent. Son 5ème album, “Lovers” est sorti fin janvier, et quelque chose nous dit que nos oreilles ne sont pas prêtes de quitter l’été tant ses mélodies réchauffent la morosité ambiante avec ses histoires d’amour pop contées par des voix aussi sucrées que charmeuses. Avant de le retrouver sur scène aux 4 coins du monde, et plus près de chez nous quand un certain virus nous aura lâché (et à l’Olympia le 19 Novembre), nous avons soumis quelques mots au crooner marseillais pour parler d’amour et de musique.


Paris/Marseille

“Axe Crucial pour moi car je suis né à Paris, bien que ça ne s’entende pas dans mon accent. Quand j’ai commencé à faire de la pop, Paris représentait la ville où il fallait aller pour développer son projet. Mais finalement, j’ai réussi à mener le projet sans monter à Paris, et j’en sui ravi même si j’adore y venir pour faire de la promo. Prendre le TGV depuis Marseille est toujours comme une bulle pour moi. je pense aussi que le fait d’habiter à Marseille me fait faire une musique différente. Je crée dans mon cocon marseillais où il y a une douceur de vivre, où je suis aussi près de la mer que de mon studio. Je ferais forcement une musique différente si je mettais 45 minutes pour aller dans un studio minuscule que tu dois partager avec un autre groupe.”


Duo/Solo

“Je fais un projet solo rempli de duos. Je n’ai jamais considéré Kid Francescoli comme étant un projet solo. Je suis juste à la tête du projet. J’ai toujours aimé collaborer, dès mes premiers albums avec Laetitia et David des Performers qui écrivait des morceaux avec moi. Ensuite il y eu Julia, puis Simon de French 79 qui a produit les 3 derniers albums, et toutes les chanteuses du dernier album. J’ai besoin de ça pour être inspiré, pour amener de la variété, des sonorités nouvelles. Sur le dernier album, quasiment toutes les chanteuses ont écrit leur texte. Je ne suis pas comme Gainsbourg qui écrit pour les femmes, les chanteuses sont des collaboratrices, pas des égéries. Mais au final, c’est vrai que c’est une musique qui m’appartient et c’est mon album car je bâtis tout autour des voix. je considère aussi que c’est mon album, car du début à la fin, j’assume tout. Je ne laisse rien qui ne me plaît pas. Je suis responsable de tous les choix qui sont fait.”

Chanteuses

“Les chanteuses avec qui je travaille ont été très inspirées et sont toutes une source d’inspiration. Ça a commencé avec Samantha, qui m’a proposé d’écrire en portugais. Et je voulais rester ouvert au niveau des voix, comme lorsque j’ai débuté avec Julia que j’avais rencontré aux Etats-Unis. Il y a eu aussi des sollicitations de personnes, certaines que j’ai accepté, d’autres que j’ai décliné. Je suis allé parfois vers des gens plus connus, des chanteuses que j’aimais, mais ça ne s’est pas fait. Et j’aime aussi quand il y a un terrain vierge. Nassee n’avait jamais rien sorti et elle a eu une inspiration folle. Mais j’ai eu aussi des refus ! Alf (Stéphane Briat) qui a mixé le disque m’a dit que c’était plutôt bien que je me crée ma clique sans aller vers des voix trop connues car ça crée quelque chose. Comme Air au départ, où le dernier album de Nicolas Godin. Peut être qu’un jour, Rihanna, Lana Del Rey ou Billie Eilish seront présentes, mais je peux faire sans elles.”


Electropop

“Énorme étiquette. Je fais partie des chanceux qui ont été là au début du truc, contemporain des groupes qui l’ont créé comme les Chromatics. A un moment donné, c’est devenu la musique des pubs, des défilés de mode. Au début ça m’allait car je ne faisais pas de l’électro ou de la pop pure. Mais c’est une étiquette qui n’est plus originale. En même temps c’est un standard que je peux qu’assumer. J’aime bien défricher dans mes albums, mais je n’arrive pas à faire autre chose que de l'électro pop. Je ne peux pas faire du rock ou du reggae, je n’y arriverais pas. J’ajoute juste des ingrédients à mon électro pop.

Lovers

“Le pluriel est très important. Sans concertations aucune avec les chanteuses, sans direction, il y a eu cette écriture spontanée sur l’amour. Au début, j’avais un peu peur du côté Julio Iglesias, Marseille, la méditerranée. Mais finalement, le pluriel change tout. J’ai eu la chance de ne pas me poser la question du sujet car j’étais juste inspiré. Comme tous les artistes, les créateurs, on en fait le tour depuis des siècles. Et puis le concept est arrivé aux ¾ de l’album. Je continuerai dans cette voie tant que ça m’inspire.”


Renouvellement

“J’espère que je me renouvelle. Du moins j’ai essayé. En mettant fin à la collaboration avec Julia, on s’était dit qu’il y avait une sorte de routine. Après, on aurait aussi pu se renouveler avec un autre dispositif. A chaque fois que j’ai essayé d’appliquer la même formule que sur mes albums précédents, j’avais l’impression de l’avoir déjà fait. Du coup, j’ai essayé de faire autre chose tout en gardant quelques éléments de ma base musicale pour faire un lien. Mais c’est très personnel. Peut être que certains auditeurs penseront que je fais toujours la même chose. Après, au bout de 5 albums, je ne sais toujours pas comment je fais. Je n’ai pas de méthode pour faire de la musique. C’est un miracle à chaque fois. J’ai lu une interview de Dave Gahan, le chanteur de Depeche Mode, qui disait à peu près la même chose alors qu’ils ont une super longue carrière. J’y ai trouvé une résonance. Pour moi, le renouvellement ne doit pas forcément être une révolution. Mais c’est vrai que sur “Lovers”, il y a des choses différentes : un peu plus de français, des rythmiques zouk love que je n’avais jamais faites, un morceau d’ambiant, du brésilien. C’est quelque chose que j’essaie de garder en tête en tout cas. On pourrait peut être me reprocher les structures classiques de mes morceaux, mais ces dernières années, ce qui m’a le plus inspiré, ce sont les chansons pop classiques, l’héritage de la chanson traditionnelle, de Gainsbourg à Polnareff. Même dans les dernières sorties, ce qui m’a le plus excité récemment, ce sont Lana Del Rey ou Billie Eilish. Un bon couplet refrain de 3 minutes. J’ai été possédé par ce format.”


Nouvel album disponible / En concert le 19 novembre à l'Olympia








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