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DI#SE, la note juste


La jeunesse a toujours bluffé tout le monde quand elle est artistique. La précocité d’un talent et le marketing qui en découle ont parfois visé juste, où ont cramé les talents. Mais voilà, du temps de The Voice Kids et des télé crochets interdits aux plus de 25 ans, une nouvelle génération a gagné ses galons - et surtout l’autorisation - pour se rêver en idole des jeunes 2019 sur fond de musique urbaine, nouvelle pop et variété qu’on connaît mal chez Faces.


C’est donc avec une curiosité piquée au vif par l’écoute de ses deux premiers titres qu’on a décidé de se pencher sur DI#SE, jeune rappeur de 17 ans dont le parcours sur les réseaux professionnels de la musique (Chantier des Francos, Inouïs du Printemps de Bourges, signature dans le label indépendant Pias) laissait penser qu’un phénomène se dessinait. “Ça ouvre des portes et des réseaux. Je ne suis pas encore connu du grand public, mais ça m’a permis de me faire connaître des réseaux pros. On sait qui je suis maintenant. Et c’est fort et classe d’avoir cette reconnaissance là.”

Il n’y avait qu’à écouter les bruits de couloirs des Francofolies de La Rochelle où tout le monde voulait voir la sensation du jour pour se faire une idée de l’attente que suscitait le rappeur breton. Beau comme un soleil noir, il a mis tout le monde d’accord, le torse nu et bombé pour clamer son “Génie” avec son timbre feutré et sa sensibilité tribale. “ Mon frère me faisait écouter Yousoupha et MC Solaar quand j’étais super jeune, ça a été mon premier contact avec le hip hop. C’est lui qui m’a vraiment transmis la passion de cette musique. Quand il m’a rejoint en France en 2014, on s’est mis à travailler sur le projet ”


Aujourd’hui, DI#SE sort un premier album au “Parfum” brut et dansant dont l’odeur littéraire et personnelle transpire dans les titres plus sombres du jeune rappeur : “ Je me pose pas la question de l’écriture. J’ai toujours écrit depuis l’enfance. Des choses qui me touchent, qui sont personnelles. En grandissant, j’ai continué dans cette voie là. Mes textes sont très introspectifs. C’est ce qui se passe naturellement quand je mets à écrire. Peut être que je travaillerai différemment plus tard, que je ferais autre chose. C’est presque sûr d‘ailleurs. ”


On est très sérieux quand on a 17 ans. Et on veut en découdre avec le monde. Mais la maturité que dégage DI#SE est presque en décalage avec sa tenue de scène, où il s'époumone torse nu, prouvant physiquement l’énergie qu’il met dans ses prestations. Une façon de se faire remarquer ? “ Je me suis mis torse nu en répétition, et on a gardé ça pour la scène. Je suis très à l’aise avec ça. Ce n’est même pas pour me faire remarquer, je l’ai fait comme ça et c’est resté.”

Son album alterne titres introspectifs (“Burn Out”) et hymnes pour se déhancher (“JMA”), qui mélangent Stromae et rythmiques africaines, beats électros et egotrips en cascade. “ Je suis arrivé du Cameroun en France à 8 ans. C’est une part de moi qui se retrouve dans ma musique. Je voulais rapper dans les deux langues à moment donné, mais j’ai trop perdu. Je le regrette un peu.”

Cela ne l’empêche pas de faire une musique éminemment personnelle, sorte de journal intime (où de fil instagram poétique) où l’égo se mélange à la fierté, où le fait d’être sûr de soi devient touchant : “ Sur un piano, les Dièses ce sont les touches noires au dessus des touches blanches. je me suis fait un Ego Trip. Et puis c'est le diminutif de mon prénom, Désiré.”


DI#SE aurait pu aussi bien garder son prénom pour son projet musical, objet de désir et sujet désirant, parfaitement dans l’air du temps, taillé pour plaire aux jeunes filles et aux gros durs du rap game. On souhaite aux effluves de son “Parfum” de se propager le plus loin possible, aussi loin que ses 17 ans le lui permettront.


SOUS INFLUENCES DIVINES

“Kendrick Lamar et Stromae sont les artistes qui m’ont le plus influencé. Kendrick Lamar, ça va au delà de la musique dans ce qu’il fait. En grandissant, je comprends mieux sa musique. et cette chose qui m’appelle. Stromae, c’est son intelligence et la finesse qu’il a eu de concevoir la musique. Ils font des choses tous les deux, qui vont au delà d’eux. Je les associe pour ça également. Dans les albums, je dirais l’album de Miguel “Wildheart”. Il mélange plein de choses, le rock, l’électro, le hip hop. C’est l’un de mes artistes préférés. je ne suis pas très calé en cinéma, mais je regarde des séries. J’aime beaucoup “Les 100” sur Netflix et “The Last Kingdom” que j’ai beaucoup kiffé. Sinon, je trouve que “La planète des singes”, c’est super fort. Ce que ça dessine à notre époque est incroyable.Si tu le retranscris à certains aspects de notre société et de nos schémas de pensées, c’est très fort. J’ai pas mal lu ado, moins maintenant. J’adorais “la guerre des clans” de Erin Hunter. C’était trop bien, l’histoire d’un chat domestique qui devenait sauvage et chef de clan. Il devait gérer plein de choses, et ça me parlait.”

Nouvel album "Parfum" disponible.

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