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5 moments pop : Les actrices Hollywoodiennes


Les actrices hollywoodiennes, machines à fantasmes, ne pouvaient pas laisser de marbre les auteurs pop. De Marilyn à Liza Minnelli, Faces revient en cinq moments pop ( plus une playlist) sur ces figures de celluloïd (et leurs interprètes) qui ont inspiré quelques grandes chansons.

Jil Caplan : « Liza Minnelli » et « Natalie Wood »

À la fin des années 80, débarque une jeune chanteuse androgyne au pseudonyme très Hollywoodien, Jil Caplan. Son premier album, « A peine 21 » est écrit et composé par Jay Alanski, compositeur du « Banana Split » pour Lio. Avec Jil Caplan, la collaboration musicale se fait moins bubblegum, plus chanson, mais pas moins glamour. Il lui offre plusieurs tubes, son premier « Oh tous les soirs », mais aussi « Cette fille n’est pas pour toi », slow qui tue qui pourrait sortir tout droit d’une comédie musicale eighties. Mais l’un des plus beaux titres de l’album porte le nom de la star de « Cabaret », « Liza Minnelli ». Mélodie troublante sur texte nostalgique, « Liza Minnelli » est un écrin parfait pour la voix de Jil Caplan, dont l’émotion est palpable à chaque note du morceau. La chanson agencée comme un court métrage (le prologue parlé du début), est un parfait condensé de glamour et de mélodrame (les cuivres donnent la chair de poule) et fait la jonction entre la chanson traditionnelle française et la pop qui régnait alors sur les charts de l’époque. Jil Caplan réitère l’exploit 3 ans plus tard sur son album « La charmeuse de serpent » avec le titre « Natalie Wood », toujours composé par Jay Alanski. Le titre est en fait une reprise extraite de l’album du même nom de Jay Alanski, sorti au début des années 80. La chanson, entre Chamfort et Bacharach dans la version Alanski, se fait plus synthétique dans la version Jil Caplan, mais toujours aussi addictive. La mélodie imparable et l’interprétation franche et directe de la chanteuse en font un titre catchy et accrocheur. La chanson est d’ailleurs un tube et reste l’un des titres phares de la discographie de la chanteuse qui continue à sortir des albums régulièrement.


Vanessa Paradis / « Marilyn & John », Jane Birkin / « Norma Jean Baker »

Marilyn Monroe, icône absolue, ne pouvait pas voir sa vie sans secrets (mais pas sans mystères) rester lettre morte dans la pop music. De Benjamin Biolay qui utilise sa voix dans « Les cerfs volants » à Claude Nougaro et sa « Chanson pour Marilyn », le mythe Monroe a inspiré les plus grands, offrant par la même occasion un tube à la jeune Vanessa Paradis en 1988. La chanson « Marilyn et John » narre un moment fantasmé de la liaison entre Marilyn et John Kennedy. On sait la chanteuse très admirative de l’actrice depuis l’enfance. Ce qui n’a probablement pas échappé à Etienne Roda-Gil, auteur de la chanson, qui a transformé cette liaison connue de tous en un moment intime et pop (« Marilyn peint sa bouche »). La chanteuse et son timbre enfantin font de cette chanson un conte, un fantasme teenage contrebalancé par la mélodie de Franck Langolff, plutôt à l’opposé des codes de la pop adolescente de l’époque. Le premier album de Vanessa contient également une ode à James Dean, « Maxou », et se joue habilement des obsessions hollywoodiennes teenage de la chanteuse sans en faire un argument marketing factice et sucré.

C’est en revanche la mort de l’icône qui a inspiré à Gainsbourg la chanson « Norma Jean Baker » sur l’album « Baby Alone in Babylone » de Jane Birkin. Ritournelle morbide et délicate, la chanson se fait factuelle sur la mort de l’actrice (« 5 août 62, 3 heures 42 ») mais la voix de Jane, caressante et apaisante, atténue la douleur de la disparition. Marilyn redevient un corps, et n’est plus le fantasme ultime admiré par tous. Elle redevient Norma Jean, dans une maison de Los Angeles, morte, dénuée de tout artifice. Valse pop et sophistiquée, « Norma Jean Baker » est un chef d’œuvre parmi les chefs d’œuvres qui composent ce grand album (« Les dessous chics », « Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve ») et permet à Serge Gainsbourg de narrer à travers la voix de Jane, ses angoisses de rupture et de mort à travers le prisme hollywoodien factice et balisé, mais désarmant de sincérité.


Mylène Farmer / « Greta »

« Divine, exquise et chagrine » sont les premiers mots de la chanson « Greta » de Mylène Farmer en hommage à Garbo. L’actrice suédoise qui a fait carrière à Hollywood à partir des années 20 ne pouvait laisser indifférente la rousse incendiaire de la pop française. D’abord face B du single « Libertine », on retrouve également la chanson sur son premier album, « Cendres de lune » sorti en 1986. La manière de fonctionner à Hollywood que la divine Greta imposa aux studios et aux médias (pas d’interviews, peu de photos) ne pouvait que plaire à l’interprète de « Tristana », elle même se jouant du mystère inhérent au statut de star. Le titre « Greta » reprend les motifs sombres qui composent l’univers de la chanteuse au milieu des eighties : la mort (« Greta tremble, la mort lui ressemble ») et le sexe (« divine infidèle ») dans un touchant hommage à l’actrice et une déclaration d’amour directe à la star. Le texte simple mais sophistiqué écrit par Laurent Boutonnat se fond sur une mélodie inspirée, avec quelques clins d’œil aux envolées lyriques des musique de films hollywoodiennes. La voix grave et mythique de l’actrice se superpose aux volutes enfantines de la chanteuse pour en faire un objet pop étrange et mélancolique. Une rareté à découvrir.


Alain Souchon / « La beauté d’Ava Gardner »

Alain Souchon aime les noms propres dans les chansons (« On nous Claudia Schiffer ») et raconter notre monde à travers le prisme du glamour hollywoodien (« La ballade de Jim » et son épopée bigger than Life).« La beauté d’Ava Gardner » n’échappe pas à la règle. Extraite de son album « Ultra Moderne solitude », c’est une chanson courte sur le temps qui passe et la nostalgie qui s’y rattache plutôt qu’une chanson sur l’actrice de « La compresse aux pieds nus ». Mais la référence à l’actrice, qui devient le sommet de la beauté perdue en même temps qu’un idéal à atteindre, n’est pas un simple effet de style. Souchon se place du point de vue de l’homme normal (« J’aime les hommes qui sont ce qu’ils peuvent ») qui se souvient de ce qui l’a fait rêver et qui adoucit les malheurs, dont la beauté et le mythe de l’actrice, souvenir réconfortant et rêveur.


Barbara Carlotti / « Cannes », Vincent Delerm / « Tous les acteurs s’appellent Terence »

Ces deux chansons sur le décorum du cinéma ne parlent pas d’une actrice hollywoodienne en particulier, mais décrivent le milieu du 7eme art de manière superficielle donc essentielle. Vincent Delerm s’attache à l’âge d’or d’hollywood ou « Toutes les actrices s’appellent Betty » tandis que Barbara Carlotti s’attaque au festival de Cannes avec bienveillance et sarcasme (« Catherine Deneuve, 30 ans passés depuis longtemps »). Les deux chansons parlent d’un temps révolu où l’on trouvait « Faye Dunaway en bikini » et où « les maquilleuses diront la période fabuleuse ». Le milieu du cinéma comme un microcosme inatteignable ou l’apparence et le glamour sont confrontés au réel, les admirateurs et les petites mains autour des stars, un regard distancié et jubilatoire sur ce qui fait rêver, fantasmer, et aimer...


Titre Bonus

Etienne Daho / « Poppy Gene Tierney »

Ode pop et synthétique à l’actrice d’Otto Preminger, Etienne Daho chante en anglais sur ce titre extrait de « La notte la notte », déjà une référence au film d’Antonioni. La chanson très addictive au refrain catchy joue sur les sonorités pop qu’offre l’anglais pour rendre hommage à l’actrice et ses doux yeux clairs. Chanson simple parfumée de références à la filmographie de Gene Tierney, elle est peu connue du grand public mais vient d’être réhabilitée par le pape de la pop lors de sa dernière tournée. Actrice mythique pour chanson rythmique.












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