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Dodi El Sherbini, punk et pop


Dodi El Sherbini est un chanteur assez mystérieux. Un “débutant” dans le circuit des chanteurs de charme pop, sans être un jeune premier. Son premier album devrait arriver cette année, après 3 EP sortis en 2015 et 2 titres, “Attila” et “Mascarade” sortis en fin d’année dernière. Une arrivée tardive mais naturelle dans le circuit : “ J’ai fait de la musique à tous les âges, enfant, ado. Et puis j’ai arrêté quand j’ai travaillé dans la mode. Mais je m’y suis remis très naturellement. Je joue plein d’instruments en plus, donc c’est assez facile de faire de la musique pour moi. Et puis j’en avais juste envie. C’était instinctif. J’avais l’ambition de faire quelque chose de particulier. Je l’ai toujours d’ailleurs.”


Ce “je ne sais quoi” de particulier a déjà séduit Phoenix, avec qui il a collaboré sur l’album “Ti amo”, ou Alexia Gredy pour qui il a arrangé une reprise du “Diabolo Menthe” d’Yves Simon, sans oublier une collaboration avec les Pirouettes. Mais que doit-on attendre de son premier album ? « Ce sera un album assez hétérogène et dense avec beaucoup d’influences. Il y aura une forme de cohérence dans l’album mais avec des choses assez différentes. Il n’y a pas deux titres qui se ressemblent vraiment je crois. C’est plutôt une sorte d’éventail assez large.»


Pour l’instant, les 2 titres sortis nous ont fait penser à un Dutronc Italo Disco, ou à un Gotainer French Touch. En tout cas une musique plutôt actuelle, efficace bien que personnelle. “J’ai toujours une vague idée avant de travailler sur un projet. Au début je ne réfléchissais pas du tout à ce que je faisais. Pour l’album à venir, j’ai un peu réfléchi, et pour celui d'après encore plus. J’apprend à réfléchir en même temps que je fais des chansons. Pour cet album, je voulais faire un album de chansons rétro, un album des années 70.”

Est-ce que l’on peut s’attendre à une certaine continuité avec ses EP précédents ? « Je me rends pas vraiment compte mais j’imagine que ce sera dans la continuité de mes EP. Mais ce ne sera pas la même chose. J’avais déjà une idée différente en faisant cet album, et en ce moment je travaille à un nouvel album qui part d’une autre idée. J’aime bien la continuité mais avec l’idée d’avancer. J’aime bien l’idée du cheminement, mais je n’aime pas faire deux fois la même chose. Ça se ressemblera d’une certaine manière parce que c’est toujours moi.”


Mais ce sont les textes de ses chansons qui font la différence. Des textes pointus qu’on croyait sortis tout droit d’une écriture automatique, faite de collages d’idées. Fausse route : “J’ai une idée assez précise pour les textes. Cela raconte toujours quelque chose. Simplement je n’aime pas le raconter de manière didactique. Je tourne un peu autour, de manière circulaire. Ce sont des évocations car je n’aime pas les gens qui affirment des choses. Cela n’empêche pas que ce soient parfois des chansons engagées, comme “Mascarade”. Après, c’est peut être un peu cryptique pour les gens. J’aime les jeux de mots, les trucs en escalier, les énigmes. Après si on lit le texte, on le comprend. Les mots ont un sens et ne sont pas choisis par hasard.”


Les clips illustrant ses chansons ne sont également pas dus au hasard, comme le dernier en date, “Attila”, censuré sur youtube il y a peu. “ En général je n’ai pas d’images en tête quand je compose. Mai ça arrive parfois. Pour le clip d’”Attila”, je savais déjà il y a deux ans que ce serait ça. Il y avait cette idée de #metoo dans l’air, et je voulais faire un clip féministe. Donc j’ai pris un clip de Beyoncé, et je l’ai re-shooté plan par plan. Et comme c’est une grande féministe de la pop music, je me suis dit que je pouvais faire un clip comme elle.”

Il y a malgré tout une sorte de rudesse dans la musique de Dodi El Sherbini. Une sorte de provocation punk, mais avec des synthés plutôt que des guitares. L’électro pop nouveau rock ? “ Dans la pop music, il y a des cycles, comme partout. C’est un effet de mode. Ça fait 10 ans que ça dure. Après je ne suis pas sûr que les guitares puissent revenir. Après, pour moi, utiliser des claviers, c’est quasiment de l’opportunisme. J’aime bien l’idée de faire des choses avec les éléments dont on dispose aujourd’hui et les moyens du bord. Du coup je fais de la musique avec un ordinateur et des synthés analogiques. Mais je pourrais être un fan de folk et faire de la musique sur un 8 pistes cassette, ou sur des bandes avec une guitare. D’autant plus que je suis guitariste et batteur aussi. Mais je ne vois pas l’intérêt. Je préfère creuser une autre direction. J’aime l’idée de faire quelque chose qui soit d’une certaine manière reliée à son époque. Et puis je ne suis pas fan d’un style particulier.”


Force est de constater en tout cas la force mélodique et créatrice de Dodi El Sherbini dont les chansons s’incrustent dans le crâne et se dévoilent un peu plus à chaque écoute. Punk et pop.


SOUS INFLUENCES DIVINES

“J’ai plein d’influences, mais pas d’influences majeures. Il y a de multiples choses, dans tellement de domaines artistiques. Dans la musique, j’aimais beaucoup le rock quand j’avais 15 ans. The Jesus Lizard était le groupe dont j’étais le plus “fan”, ou en tout de ce qui s’en rapprochait. Après, j’ai été marqué par le songwriting classique pour la pop music. Ce qui vient des Beatles, de Neil Young et qui a donné le rap, Stevie Wonder. j’ai beaucoup écouté Otis Redding aussi. Mais j’ai écouté tellement de choses différentes. Il y a des bonnes choses dans tout : les Beatles, John Coltrane, le Wu Tang, Public Enemy. Mais c’est difficile de citer ses influences, comme ça. Il faudrait que j’y réfléchisse plus longtemps.”






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