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My Concubine, un duo dans notre genre


My Concubine est une formation parisienne à géométrie (de moins en moins) variable qui a déjà sorti 4 albums de pop française. Après 2 albums en duo avec Pascale Kendal, c'est maintenant accompagné de Lizzy Ling qu'Eric Falce mène la danse de son projet. Mais est ce un duo? Un groupe? "My concubine est un duo" affirme Eric. "C’est un être hybride. Mais on travaille toujours avec les mêmes personnes depuis 8 ans. Il y a un noyau. Bien que j’écrive et compose tout, ça ne m’amuserait pas de faire ça tout seul. Je préfère m’amuser avec les autres."


Lizzy a rejoint l'aventure il y a 8 ans, tout en continuant une carrière solo. Son dernier album, "Working day", est sorti en 2016. "My Concubine me permet de faire autre chose par rapport à ma carrière solo. J’ai toujours plusieurs projets en cours. Je m’ennuierais avec seulement mes propres chansons. C’était une nouvelle corde à mon arc. Je n’avais pas encore exploré ce son et le projet d'Eric m’attirait beaucoup en terme de style". "Après le départ de Pascale qui était sur les premiers albums, il y a eu quelques concubines de passage" continue Eric."J’ai contacté Lizzy pour un concert qui s’est bien passé, et par la suite je lui ai proposé de participer à l’album «une chaise pour Ted». Et on s’est bien entendu.»



"Quelqu'un dans mon genre" creuse le sillon d'une pop anglo-saxonne à la sauce parisienne. Un mélange hybride entre les Kinks et Daniel Darc en quelque sorte. " Je crois qu'il y a quand même quelque chose de très français dans notre musique" avance Eric. "Un crossover entre des influences anglaises, la new wave, associée au français qu’il faut faire sonner. J’aime bien donner une facture un peu classique aux titres pop. Ça permet de durer un peu dans le temps, d'être un peu plus intemporel."


La production de l'album, assurée par Yann Arnaud, mélange effectivement des riffs de guitare, quelques gimmicks d'orgues mais aussi des nappes de cordes qui n'ont rien d'envolées lyriques, mais qui amènent plutôt une touche country/blues tout à fait réjouissante : "les cordes sont traitées maltraitées. Elles sont assez Rock and Roll." avance Lizzy. "On voulait que les cordes ne soient pas trop niaises." renchérit Eric. "C’est vraiment l’album de la maturité au niveau du son, de l’écriture. Notre style s’est affiné au fil du temps. Il a fallu se défaire de nos influences, les digérer et les restituer différemment. C’est le 4ème album, et c’est le plus abouti, au niveau du son, des arrangements, et des thématiques.Même si j'aime bien les albums précédents, on a toujours une petite sympathie pour le dernier".


Il y a quelque chose de l'ordre du "magnificient loser" dans la musique de My Concubine. Une sorte d'ode aux déglingués magnifiques (la chanson "Divin loser") qui se retrouve également dans la reprise de Brigitte Fontaine, "Ah que la vie est belle", mais aussi dans la participation de Denis Lavant au clip de la chanson "Dragons". Des figures atypiques et attachantes. "Ce n’est pas quelque chose que je recherche" affirme Eric, "mais ça me plait. Je n’aime pas ce qui est lisse. ça correspond à ce qu’on aime et ce qu’on est. Pour Brigitte Fontaine, c’est notre manageuse, Loraine Deparis qui nous a soufflé ce titre. Pour Lizzy, Brigitte Fontaine était une figure importante, contrairement à moi qui connaissait mieux Higelin que Fontaine et Areski. Et le texte m’a beaucoup touché. Ça m’a fait penser à cette phrase d’Oscar Wilde: "La vie est un sale quart d’heure ponctué de moments exquis". Et dans cette chanson il y a de ça. Un peu comme dans "C’est extra" de Léo Férré.". Lizzy ajoute :"On a fait écouter la version à Brigitte Fontaine et Areski, et ils ont aimé. Brigitte Fontaine va même jouer dans le clip."

En attendant cette collaboration avec Brigitte Fontaine, on peu déjà voir le magnifique et humide clip réalisé par Mallory Grolleau avec un Denis Lavant plus Bruce Lee que jamais, et un duo tête à l'envers : "Pour ce clip, j’avais juste eu cette idée de plan avec la tête à l’envers. Le réalisateur a ajouté l’idée de l’eau. Un combat contre de l’eau. Et puis l’idée de faire appel à Denis Lavant est arrivée. Mais on ne savait pas s’il allait aimer l’idée de passer de Beckett à Bruce Lee. Après la proposition, on s’est croisé par hasard, à la fin d’un jogging. Et comme il aime les signes, il a dit oui. C’est un acteur très physique qui a très bien transcrit l’idée que l’on voulait. Il a été très touché par le discours de Bruce Lee qui nous avait inspiré." Lizzy ajoute : "C’était assez ludique comme tournage. Heureusement il y avait de l’eau chaude car on a tourné dans un hangar ou il faisait super froid. On l’a laissé improviser, et c’est quand même un grand professionnel"

En parlant de professionnel, comment My Concubine se sent dans la scène française actuelle, ou il y a beaucoup d’appelés pour peu d'élus médiatiques et radiophoniques : "Quand on a pas d’étiquette, c’est difficile en France" assure Lizzy. "Mais on a notre chemin à faire, et on choisit tout ce qu’on fait. C’est un luxe finalement. Bien que ce soit le parcours du combattant. J’ai été signée dans une major à une époque, mais artistiquement ce n’est pas souple. En même temps, la musique ça doit être tout terrain. Je peux jouer un peu partout sans problème. Même dans un bar bruyant, il peut y avoir une écoute. Il faut s’adapter.» Eric n'est pas tout à fait d'accord : "J'ai passé l'âge de jouer pour boire quelques bières. J'ai envie que les gens puissent entendre les chansons dans de bonne conditions."


Pour ce faire, rien de plus simple. Procurez-vous le bel album de My Concubine. Mettez le son un peu fort. Écoutez la gouaille d'Eric, la douceur de Lizzy. Levez les bras sur "Paris ne dort jamais". Et osez même le slow sur le très Bashung "Verticales". Vous verrez, c'est bien. SOUS INFLUENCES DIVINES


"(Lizzy) Le Velvet Underground est probablement le groupe qui ferait le pont entre nous. (Eric) Dans la venimosité et le côté reptilien et non chanté de leur musique, effectivement. Television, Magazine ou Amon Düül ont pu être une grosse influence également. Et puis les classiques français, de Brel à Bashung. On a envie de faire des beaux textes comme eux. De tout mélanger, comme Trenet avec le jazz. ou Brassens. (Lizzy) En littérature, «Demande à la poussière» de John Fante et tout Brautigan. (Eric) Céline, Dino Buzzati et le fantastique de K Dick, Tolkien... (Lizzy) En cinéma, je dirais Kubrick pour l’étrangeté, et Almodovar pour le côté latino. (Eric) Sergio Leone et Dino Risi. Ma famille est italienne, et quand je revois ses films, je revois l’époque, les années 70. Il sublime les histoires. «Le fanfaron», c’est culte ! Cet étudiant en droit qui va vivre les 48 heures les plus belles de sa vie. (Eric) Gian Maria Volonté est aujourd’hui l’acteur que je trouve extraordinaire. (Lizzy) Moi je dirais Juliette Binoche. Elle est extraordinaire et a une filmographie très intéressante. Elle représente bien le monde actuel."


My Concubine, "Quelqu'un dans mon genre", album disponible

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