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France Gall : chante, danse Baby Pop !

France Gall nous a quitté le 7 janvier 2018, et avec elle s’est éteint une partie de l’esprit chanson pop qui a dominé la musique en France des années 60 à la fin des années 80.

Pour quelqu’un comme moi qui suis né au milieu des années 70, France Gall a toujours été présente. Dans les radios, à la télé, dans les voitures, les supermarchés. Mais aussi, plus étrangement, sur la platine vinyle familiale, qui accueillait plus volontiers Brel et Brassens, Anne Sylvestre ou Isabelle Mayereau. Car le conflit musical s’est établi très vite entre mes parents et moi, qui ne voulait écouter que Lio ou Karen Chéryl, et n’avait cure des atermoiements du grand Jacques ou des envolées gauchistes de Jean Ferrat, mais qui adorait les chansons de France.


Car c’était cela la force de France Gall au mitant des années 70/80, plaire aux jeunes et aux adultes, avec un mélange d’enfance (sa voix très sucrée), une énergie très communicative, et des textes aux injonctions très mitterrandiennes : Résiste, Débranche, Tout pour la musique.


Pourtant rien ne la prédisposait au départ à devenir l’icône des années Touche pas à mon Pote. Une carrière entamée dés les années yéyé avec des chansons cultes de Serge Gainsbourg, une victoire à l’Eurovision, un scandale lolycéen, des perles musicales reniées par la suite (« Attends ou va-t’en », « Bébé requin », « Y’a du soleil à vendre »), jusqu’à sa rencontre avec Michel Berger au milieu des années 70. France Gall, après avoir incarné la jeune fille pop devient l’égérie exclusive de Berger qui lui offrira des succès jusqu’ à sa mort en 1992.


France Gall devient alors l’archétype de la chanteuse à pygmalion qui, comme Jane Birkin avec Serge Gainsbourg, devient la voix féminine de son auteur. Et ça marche. Les rythmiques font danser, les refrains sont imparables (« Ella elle l’a »), sa gestuelle très imitée (« Ba-ba-car, ou es-tu, ou es-tu ? » en hochant la tête), France Gall enchaine les hits et les tournées. Une certaine idée de la légèreté à la française, mais soucieuse de la marche du monde, des bluettes amoureuses mais une chanteuse au ton autoritaire. Jusqu’au silence musical après bien des drames personnels.


France Gall incarnait une jeunesse musicale qui a manqué à la plupart des ses consœurs yéyés au tournant des années 80 (Françoise Hardy mise à part) et qui continue d’être assez moderne, avec une voix incroyablement juste sans être très puissante. Elle restera pour toujours l’égérie amoureuse, la chanteuse réinventée aux deux carrières marquées, une artiste engagée, celle que l’on chantera à tue-tête dans les soirées arrosées, celles qui fera lever les branchés et les beaufs dans les fêtes de famille pour hurler ensemble qu’il jouait du piano debout, et c’est peut être un détail pour vous, mais pour moi une grande chanteuse pop.


Texte : Nicolas Vidal

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