(michael hutchence par nicolas vidal)
Il existe des continents pop qui enchantent une époque, encapsulent un moment qui le rend unique, tant au niveau des sons que dans les images. La pop scandinave et A-HA, l’Angleterre et les Beatles, Munich et Moroder.
A partir du milieu des années 80, le rock et la pop australiennes ont inondé les charts du monde entier avec des popsongs que les adolescents de l’époque ont fredonné plus que de raison : Kylie Minogue, Jason Donovan, Midnight Oil où Nick Cave ont envahi le continent pop, du plus Indé au plus mainstream.
Mais celui qui faisait battre le coeur des midinettes et les jambes de leurs boyfriends s’appelait Michael Hutchence et était le leader d’INXS, groupe rock détesté des puristes mais adoré des teenagers depuis leur tube « Original Sin » produit par Nile Rodgers sorti en 1983.
Le single « Need you tonight » a fait de Michael Hutchence le leader charismatique de l’invasion Aussie dans les playlists du milieu des années 80. Sorte de Jim Morrison aux boucles cuivrées, son timbre chaud et un peu soul faisait des merveilles. Deux albums -« Kick » et « Suicide Blonde » - des histoires d’amour glamour - Kylie et Helena Christensen - et des looks tout en cuirs mais somme toute virils et une gestuelle plutôt féline contrastaient avec l’image du surfer benêt australien. Il chantait plutôt bien Michael.
Et Il était canon. Et il est mort sans devenir un mythe. Alors qu’il avait tout pour finir canonisé au panthéon glam. Même sa mort très sex, drug and rock and roll est passée somme toute inaperçue en comparaison d’Amy Winehouse ou Kurt Cobain.
La faute a des albums d’INXS plutôt médiocres après le sacre eighties ? Probablement. Trop vieux pour le panthéon du club des 27, Hutchence n’était pourtant pas moins intéressant artistiquement que la plupart des membres de ce club avec ses hymnes taillés pour les stades que son groupe a fréquenté au début des années 90.
Mais les médias n’avaient pas grand chose de sérieux à raconter sur Michael Hutchence qui n’avait pas l’aura romantique d’un Cobain, l’élégance d’un Morrison, ou la déraison d’une Amy Whinehouse. Ill aura néanmoins permis à bon nombre de teenagers eighties de savoir où se trouvait l’Australie sur la map monde pop, et d’imaginer une alternative sexy au beau gosse blondinet qui n’inondait alors le marché de la musique et du cinéma.