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Edito par Nicolas Vidal

Carmen Maria Vega n’est plus une "menteuse" depuis longtemps. Mais c’est une interprète au sens premier du terme. Qu’elle chante, qu’elle joue, qu’elle écrive, tout passe par le filtre de la fantaisie et du spectacle. Car mine de rien, cela fait près de 15 ans que d’albums en reprises, de pièces de théâtre en roman personnel, elle surprend avec sa personnalité de Madone et son rire en cascade. En 2017, Carmen a sorti l’album “Santa Maria”, première pierre à l’édifice d’un projet artistique qui raconte sa vie, son adoption, son identité et son passé, celui de sa famille Guatémaltèque qu’elle ne connaît pas, son voyage intérieur et chaotique pour retrouver des traces familiales dans ce pays où tout ne s’est pas passé exactement comme prévu. Elle en a fait aujourd’hui un roman, “Le chant du bouc”, qui sort chez Flammarion le 6 novembre. Mais point d'apitoiement. Plutôt une force cocasse et drôle qui lui permet de ponctuer dans de grands éclats de rire les tourments de sa vie, de son histoire. Un recul que l’on trouve dans l’album de Remixes de “Santa Maria” qui sort le 15 novembre, où en “Fille du feu”, elle exorcise une fois de plus son histoire, cette fois sur les Dancefloors, où brille sa sensibilité, dans une boule à facette mélancolique et intrigante. 

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ENTRETIEN ET PHOTOS:  NICOLAS VIDAL 
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Tu es venue à la musique par le théâtre? 

Oui, mais je me suis toujours vue comme une artiste pluridisciplinaire. Je n’ai jamais eu envie de choisir, ce qui était le drame de ma mère car je changeais d’activités tous les deux ans enfant. Le fil conducteur, c’était le théâtre, la danse et la musique, mais d’abord par l’instrument. Je n’étais pas très à l’aise en tant que chanteuse, j’ai mis du temps à trouver ma voix et être en paix avec ce rôle d’interprète. Et puis je voulais imposer ce rôle d’artiste pluridisciplinaire alors qu’on n'était pas aux États-Unis où en Angleterre. Et j’en suis toujours au début alors que je vais fêter mes 15 ans de carrière. J’ai toujours l’impression de débuter.

 

Est-ce que ce n’est pas le milieu artistique qui impose ça dorénavant ? Pleins d’artistes qui étaient signés dans des labels montent leurs projets eux-mêmes, dans différents domaines…

Oui tout peut s’arrêter très vite aujourd’hui. On n’est jamais à l’abri de signer dans une major, puis chez des indés, puis de travailler seul, puis de revenir en major. D’où l'intérêt de ne jamais se fâcher. Quand j’ai commencé chez Universal, j’adorais ma maison de disques. C’est Valery Zeitoun qui m’avait signé chez AZ, et l’équipe qu’il avait était là depuis 15 ans, ce qui était déjà assez rare. Il était super avec les artistes, il ne m’a jamais forcé à faire quoi que ce soit, dès que je demandais un truc, c’était possible. J’étais la première étonnée car on dit toujours que les majors, c’est moins souple. 

 

Ton premier album était très théâtral, presque avec un personnage qui incarnait la chanson “La menteuse”. Ça imposait déjà quelque chose qui mélangeait la musique et l’interprétation.

Cette chanson me colle aux basques d’ailleurs, alors que je ne la chante plus depuis 2012. Je ne la renie pas, elle était complètement à l’image de ce que j’étais à ce moment là. C’est une chanson de jeune interprète. Dès le 2ème album, je ne voulais plus la faire. Je pars du principe que quand les choses ont existé, à quoi bon les refaire. Je pense à Valérie Lemercier qui ne filme aucun de ses spectacles, je trouve ça bien. Ça force les gens à aller la voir, et à passer à autre chose. C’est pour ça que je fais des albums qui n’ont rien à voir les uns avec les autres. Il y a un fil conducteur qui est ma voix et ma manière de chanter. 

 

Tu es arrivée à une époque où la chanson un peu plus réaliste chantée d’une voix puissante était moins à la mode. Et quasi absente dans la scène actuelle. 

En France, on a plus trop l’habitude des “chanteuses”, avec une tessiture large. Alors que ce n’est pas un gros mot. Les nouvelles filles qui arrivent chantent vraiment. Même si j’adore les filles qui susurrent. C’est intéressant de voir comment on peut utiliser une voix puissante. C’est un instrument de musique.

Tu as fait tes deux premiers albums avec la même équipe artistique, mais le deuxième est clairement plus rock.

Oui, sauf la réalisation. Mais c’était le même compositeur. J’avais une envie concrète de m’exprimer par le corps, la danse, de me libérer de certaines choses que la chanson traditionnelle a tendance à figer derrière un micro. Et j’avais une énergie que je voulais dépenser. Le rock m’a aidé à ça. Pour le 3ème album, après l’album de reprises de Boris Vian, il y a eu un mélange des deux. On revient sur des émotions brutes, mais c’est le plus personnel des trois. Il ne parle que de moi. 

“Santa Maria” est un album très éclectique musicalement, mais le point commun, ce sont les textes très directs, très personnels, alors que ce n’est pas toi qui les a écrit. Est-ce que tu as donné des directives aux auteurs, les as-tu rencontré ? 

Ça dépend. Il y a 12 auteurs, et je leur ai raconté mon histoire dans les grandes lignes. Ils avaient le choix d’en parler comme ils voulaient, mais je voulais que leur chanson parle d’identité, sur un guitare/voix où un piano/voix pour me laisser la liberté d’arranger les titres. Et il y a eu aussi des surprises comme la chanson “Santa Maria” qui a été écrite par Baptiste W.Hamon et Alma Forrer. C’est Kim qui leur a dit que je préparais un disque et qui leur a raconté brièvement mon histoire, et ils ont spontanément écrit ce titre. Le texte était incroyable, ça disait beaucoup de choses. 

 

Pourquoi as-tu eu envie de rentrer un peu plus dans ton histoire personnelle sur cet album là tout en laissant le soin aux autres de la raconter ? 

En 2011, je suis partie au Guatemala pour essayer de retrouver ma famille biologique. Quand je suis rentrée, j’avais envie d’en parler, mais je ne savais pas comment car il fallait que je digère tout ça. Derrière, j’ai fait l’album sur Boris Vian, ce qui était très bien pour moi car cela m’a permis de me détacher de moi, pareil avec Mistinguett que j’ai jouée au théâtre. Et puis le bon moment était arrivé. J’avais commencé à ranger les tiroirs. Dans la famille on avait renoué des liens forts car je ne voulais pas entrer en scène en étant en crise, sans avoir réglé les choses, ni imposer des choses à ma famille. C’est notre histoire. On était en paix, ils ont écouté les titres, et c’était très beau, beaucoup plus serein. En 2013, cela aurait été impossible.

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Dans Libération en 2012, tu avais déclaré en racontant ton histoire, que tu ne savais pas quelle forme tu prendrais pour la raconter. Tu en as finalement fait un disque et maintenant un livre. 

Au départ, je voulais en faire un scénario et un film, ce qui est toujours dans les tuyaux.. Et puis il y a deux ans, j’ai rencontré Flammarion par l’intermédiaire de ma formidable manageuse (Caroline Voisin)  qui a parlé de mon histoire. J’ai rencontré mon éditeur lors d’un rendez-vous à qui j’ai raconté mon histoire. Et puis on a commencé à travailler sur le livre l’année dernière. J’ai fait des sessions d’écriture. J’avais déjà des bouts de choses, des parties, mais qu’il fallait retravailler. Mais le fait de rencontrer Flammarion, d’avoir un but, de faire un récit, m’a permis de me concentrer sur le romanesque du récit, mais cela reste un road movie. C’est une épopée, une course après la vérité, avec des rebondissements toutes les 2 minutes, et un voyage introspectif qui est du domaine du marasme au moment où ça se passe, et l’après, la digestion… Ça a été un travail passionnant car je n’étais plus en crise en l’écrivant. Tout était très clair, ce qui m’a donné la liberté d’écrire de manière crue, juste et d’être raccord avec les émotions que j’avais vécu à l’époque. 

 

Il y a un ton dans tes chansons que l’on retrouve aussi dans ton écriture romanesque. Quelque chose d’assez direct…

C’est à la fois terrible et drôle ce que j’ai vécu. Il y a beaucoup de cocasserie là dedans quand même. Les situations deviennent drôles. 

 

Est-ce que le fait d’être comédienne t’a aidé à écrire ce livre ?

Oui sans doute. Je voyais cinématographiquement ce que j’avais envie de faire. Par exemple les gens qui ont été malveillants dans cette histoire, qui ont eu un rôle négatif, j’en ai fait des personnages un peu fantastiques parce que j’ai un amour pour le cinéma d’horreur. Tout ça a pris sa place naturellement dans le récit. 

 

Tu as exorcisé ton histoire par le filtre de la création. Est-ce que cela ne rend pas vertigineux la suite ? Est-ce que tu sais ce dont tu veux parler après ? 

Pas encore parce que je pense que j’en ai encore pour 10 ans à parler de cette histoire ! Le projet est de l’adapter en seule en scène, puis au cinéma, de le réaliser, de jouer dedans. Et ça peut prendre du temps de monter un film. Mais je ne veux pas lâcher le morceau. Quand j’en aurais fait le tour, on verra. Mais mon prochain album est fini, il est prêt. Cela parlera d’érotisme et d’amour. J’imagine presque une revue sur scène pour pouvoir le jouer. Mais je voulais d’abord boucler un premier chapitre de mon histoire. Et je sortirai l’album quand ce sera le bon moment. 

 

Tu es sur scène tous les soirs dans “Le diamant du Prince Ludwig”, tu as longtemps joué “Mistinguett”. Est-ce que cette “routine” te plaît ?

J’adore rentrer chez moi tous les soirs après le spectacle. Les tournées, c’est très fatiguant. Même quand tu joues 9 fois par semaine à Paris, tu as quand même tes journées pour faire d’autres projets. En tournée, tu ne penses qu’à ça. Tu es sur la route. J’ai écrit mon livre tout en jouant tous les soirs au Palace. Et j’étais contente. Et puis c’est un travail. J’adore le mot “besogne” par exemple. On nous dit toujours que le travail c’est chiant. Alors que c’est très gratifiant. Dans le "spectacle", on travaille en équipe, on ne peut rien faire tout seul. 

 

Comment as-tu réussi à travailler toute seule sur ton livre ? 

Je n’ai pas travaillé complètement toute seule. J’avais besoin de quelqu’un, mais je n’aimais pas l’idée que quelqu’un écrive mon histoire. Du coup, Jean-Rémi Chaize qui est un ami de longue date et qui adore corriger la littérature m’a beaucoup aidé. Il connaissait bien l’histoire et avait le recul nécessaire. J’avais besoin de quelqu’un pour avoir confiance en moi dans l’écriture, sans jugement, avec bienveillance. Donc il relisait ce que j’écrivais, corrigeait quelques trucs… Tout a été facile. On ne s’est jamais engueulé alors que vue l’histoire que je racontais, ça aurait pu.

 

Tu as aussi participé à l’aventure “Garçon” avec Cléa Vincent et Zaza Fournier. Une aventure scénique où vous repreniez des chansons d’hommes, déguisées en garçon. Tu avais aussi repris Vian, et joué Mistinguett…

Ces projets là mettent un peu moins de pression car ce ne sont pas nos chansons. On est fragile avec nos chansons, on a envie qu’elles plaisent au public. Quand tu reprends des titres, c’est plus marrant de se les approprier. Pour Garçon, on s’est beaucoup amusées car on était entre copines, avec Zaza que je connaissais un peu quand on a commencé le projet et Cléa que j’avais rencontré via Kim Giani qui a réalisé mon dernier album. Et je voulais bosser avec elles car il y a peu de chanteuses comme elles. Dans le partage, la créativité, le respect des autres, la fédération, Cléa ne calcule pas les choses. Elle est d’une sincérité et d’une gentillesse incroyable. Et ce projet a été super car on a travaillé sur le genre, qui est un sujet qui m'intéresse beaucoup. On a fait ça pendant 3 ans, tout en continuant nos projets. Ce spectacle a vécu sa vie, et quand on est arrivé au bout, il n’y a pas eu de douleur. On s’aime toujours autant. On avait commencé aux 3 Baudets et on a joué notre dernière date là-bas le 9 Octobre. 

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Bowie / Prince / Freddie Mercury “ Mon coeur balance entre Bowie et Freddie Mercury. Ce sont mes 2 héros absolus. Freddie Mercury, c’est la voix, ses capacités incroyables. Un des premiers à assumer son homosexualité, à jouer sur le genre et les différents personnages. Son côté too much, glam, qui frôle toujours un peu le kitsch. Un peu comme chez Prince, que je pourrais ajouter également. Ils sont vraiment uniques à leur endroit, mais ils se retrouvent tous les 3 dans les personnages. Mon premier souvenir musical, c’est “Living on my own” de Queen. Mais je les adore tous les 3. Ce sont mes idoles d’adolescence. Ils jouent tous les 3 avec le genre. Même si Prince et Bowie sont à priori hétéros. Et c’était chouette de les voir exacerber cette part féminine sur scène. Ce sont eux qui m’ont dit que c’était possible de tout mélanger et de faire ce qu’on veut.”

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PEINTURE/PHOTO - “ Helmut Newton forever. C’est mon photographe préféré. Il allie tout ce que j’aime : l’érotisme, l’amour, parfois la pornographie, mais c’est toujours élégant. La femme est au centre, comme un objet de désir mais qui contrôle. Ce qui est assez rare de mettre en valeur les femmes sans qu’elles deviennent un objet purement sexuel. C’est ça qui m'intéresse, et c’est de ça dont parlera mon prochain album, de la prise de pouvoir. Tu as le droit d’aimer le cul et d’être érotique tant que personne ne te force. Et chez les peintres, j’ai une grande passion pour Dali et Frida Khalo. La douleur, qui elle était, son parcours avec un homme très patriarche mais qui l’a aimé. Ils ont une belle relation. Toutes les peintures qu’elle a fait sur la maladie, on ressent des choses incroyables, toute la douleur de la femme. J’aime aussi Chloé Jaffé qui a fait un travail incroyable au Japon sur les femmes de Yakuza. Son projet était d’infiltrer les Yakuza pour photographier leurs femmes, qui sont dans l’ombre et dont on sait peu de choses. Elle a mis 3 ans à gagner leur confiance, et les photos sont incroyables. J’aime ce genre de travail très féminin, qui flirte avec le danger.”

LIVRES - “ En fait, je lis très peu, et surtout l’été en vacances. J’adore les “Vernon Subutex” de Virginie Despentes. Je les ai dévoré. j’ai été sidéré par le livre. Elle décrit tellement bien le 19ème, son quartier. Dans son écriture, elle est plus en paix et centrée qu’à ses débuts, et ça se sent. Elle est humaine, elle les écoute, elle les entend sans les juger. Elle parle de toutes les communautés et de leurs problématiques avec une lucidité incroyable. Elle m’impressionne beaucoup. Sinon j’aime beaucoup “Imajica” de Clive Barker. C’est un livre que j’ai acheté par hasard. J’ai une grande passion pour ce livre parce que c’est tordu. je n’aime que les choses tordues. J’adore Boris Vian aussi. Surtout “Mlle Bonsoir” qui est une comédie musicale qu’il n’a jamais monté. C’est l’histoire d’un homme qui est seul, à la recherche d’une femme pour lui bercer des chansons, et qui a l’idée de vendre un service avec une chanteuse qui bercerait les hommes.  Et avec un ami qui a du bagout, ils créent une annonce et tombent sur une fille bohémienne, libre, mais un client tombe amoureux d’elle et ne veut plus la partager. Ça finit avec la mafia locale. Et c’est bien évidemment surréaliste, fantaisiste… Ça mélange plein de choses, et ça dit beaucoup de sa liberté. Je l’adore car il est musicien, romancier, cinéaste…”

Ma Playlist...

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FILMS - "J’adore Kubrick, David Lynch, Dario Argento… Je suis une fille vintage. J’adore les films sur l’enfance comme “Stand By Me” de Rob Reiner. Les américains sont très forts pour filmer l’enfance. Et puis Almodovar ! Il filme tellement bien les femmes, les hommes, les genres différents, les travestis. Il ne les carricature jamais, et même quand ils le sont, c’est toujours beau, jamais dans le jugement. Ses acteurs sont toujours incroyables. Et puis c’est aussi lacrymal, émotionnel… Sinon j’aime aussi beaucoup Verhoeven. “Starship Troopers” et “Showgirls”, c’est le grand écart, mais j’adore. Il y a toujours un côté ringard, mais assez philosophique. Il y a des Aliens, du sang, du beau gosse. J’aime beaucoup la SF et les films d’action ringards"

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DISQUES - “ J’ai une grande passion pour les Pink Floyds et “Atom Heart Mother” est mon album préféré. Il est complètement tordu avec des titres qui durent 15 minutes. Je l’ai chanté enfant dans une chorale, et c’était trop bien. J’aime beaucoup le disque “Invitation to Her’s” de Her’s. Le chanteur a une voix incroyable, on sent des influences très variées dans leur musique. Et ils ont un son unique. Peut importe la chanson. Et l’album “Dancehall” de The Blaze. tout le disque est incroyable, ce qui n’est pas toujours le cas dans la musique électro. Ils ne s’estiment pas comme des chanteurs, mais ils ont pris des cours de chant pour faire du live, et ça se sent. Il y a une grande musicalité dans leurs compositions. Comme les Daft Punk. “Homework”, quand c’est sorti, c'était incroyable. En plus c’était des français. Cet album est hallucinant.” 

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Mathilde Fernandez

 " J’ai envie de parler de Mathilde Fernandez. On s’est rencontré au cabaret  Madame Arthur sur un projet autour de Mylène Farmer où on avait chanté ensemble. Elle avait fait du ventriloque, elle avait créé un radeau pour chanter “Les mots”, moi j’avais chanté “California”. Elle est incroyable. Elle est tellement belle en plus. Elle a une belle folie et elle est très drôle. Elle fait plein de choses, de l’art plastique, de la photo, elle est ultra créative… Elle a une voix lyrique hallucinante. Elle a un détachement, probablement dû au fait qu'elle habite et qu'elle créé à Bruxelles, et j’adore tout ce qu’elle fait. ”

Un portrait chinois de Carmen Maria Vega à travers ses idoles Teenage et celles d’aujourd’hui.

Ton idole teenage
Céline Dion

Ta  chanteuse Teenage
Ella Fitzgerald


Ton chanteur teenage
Freddy Mercury

Ton acteur teenage
Brad Pitt

Ton actrice teenage
Sigourney Weaver

Ton crush teenage
Keanu Reeves

Ton idole actuelle

Céline Dion


Ta chanteuse actuelle
La Chica


Ton chanteur actuel
Freddy Mercury Forever


Ton acteur Actuel
Bill Murray

Ton actrice Actuelle
Sophie Marie Larrouy


Ton crush actuel
Oliver Masucchi

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