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Roni Alter, folkeuse nomade


Après deux albums et presque autant de EP, l'Israélienne Roni Alter, qu’on avait découvert avec une reprise folk attachante du “I follow Rivers” de Lykke Li, est de retour avec un nouvel album, "Be her Child again", attachant et profond. Elle concourt également pour les victoires de la musique qui se dérouleront le 8 Février à la Seine Musicale à Paris, dans la catégorie "Album Révélation". Autant dire que 2019 risque d'être son année.


Il y a quelque chose de très mélancolique dans la musique de Roni Alter qui contraste avec la personnalité solaire qui se dégage d’elle. Quelque chose de très chaleureux mais avec une fêlure attachante. Comme sur la chanson "Devil's calling" qui traite du harcèlement qu'elle a vécu enfant. “ Je voulais que mes chansons soient des balades dynamiques. Les sujets sont un peu lourds, importants, donc je voulais que la musique ait une certaine légèreté.”

La musique, la grande affaire de sa vie. Un père compositeur et réalisateur, une mère comédienne. Presque une obligation pour elle de se lancer dans une carrière artistique : “ C’est une chance d’avoir grandi dans une famille d’artistes. Je n’ai jamais douté de faire un métier artistique. Je n’ai jamais songé à faire autre chose. J’ai chanté dans une chorale à l’âge de 10 ans, et puis j’ai appris à jouer du piano. J’aurais pu choisir de travailler dans le cinéma, vu que ma mère est actrice et mon père réalisateur, mais je n’étais pas très douée. La musique fait battre mon cœur plus vite.”


Ce cœur qui bat a élu domicile à Paris, loin de Tel Aviv qui l’a vu grandir, avec une ambition artistique démultipliée : “ Cela fait 7 ans que j’habite en France. Je n’ai jamais autant écrit que depuis que je suis à Paris. Quand j’habitais en Israël, j’écrivais seulement les paroles, alors qu’ici j’ai composé deux albums. Sortir de ma zone de confort, de mes habitudes a été très bénéfique. Ici j’avais tout à faire. En Israël les choses venaient à moi. A Paris je ne connaissais personne, j’ai du me débrouiller par moi-même.”

Signée maintenant en major, la chanteuse a ainsi pu aller au bout de cette créativité foisonnante et offrir un disque dont la texture sonore, très audacieuse, sort un peu des sentiers battus des ballades folk habituelles. “ Mon premier album était très noir. Une sorte de long morceau dans une même atmosphère. Mon deuxième album était plus live, très acoustique, enregistré en une semaine. Alors que celui-ci a été très produit, très travaillé. Clément Ducol a pré-produit beaucoup. J’ai adoré travailler avec lui.Je maquette de manière simple mais avec une ligne directrice assez précise, et il a traduit cela de belle manière.”


Tout ceci sans renier l’émotion qui se dégage de la voix de Roni Alter, presque étouffée, en tout cas retenue, ce qui ajoute un peu plus à la fêlure que l’on a ressenti en écoutant ses chansons. “ J’essaie de retenir un peu ma voix quand je chante, alors qu’en live je pousse plus. Mais sur les albums, j’aime bien que ce soit un peu plus retenu.” Un peu comme sur les albums de Keren Ann, grande soeur folk imaginaire devenue amie : “J’adore Keren Ann, depuis mon adolescence. Je traduisais les paroles de ses chansons pour comprendre son univers. On est devenu amies quand je suis arrivée à Paris. C’est fou.”

Nomade artistique au sein d’une industrie réputée difficile, Roni Alter a plutôt ressenti comme une force le fait de ne pas connaître les codes du milieu parisien : “ Je pense que c’est une force pour moi de ne pas être française au sein de cette industrie de la musique. Je serais toujours israélienne ici et un peu française en Israël. Ce qui est plutôt bien. C’est la première fois que je travaille avec un label. Et ça change tout. C’est mon directeur artistique qui m’a présenté Clément.”


Et grand bien lui en a pris tant la collaboration entre la chanteuse et le réalisateur des albums de Camille (entre autre) a permis aux chansons de Roni Alter de prendre une dimension originale en gardant leur sève. Ce que l’on pourra vérifier sur la scène des victoires cette semaine et au café de la Danse à Paris au printemps prochain : “Je n’ai plus peur quand je suis sur scène. Je me sens très à l’aise car j’ai travaillé mon instrument qui est ma voix. Mais ça m’a pris du temps.”


SOUS INFLUENCES DIVINES

Ma base, c’est le jazz. Ella Fitzgerald est une grande inspiration pour moi. J’ai étudié ses albums, sa manière de chanter, et je me suis inspirée de sa manière de chanter. J’ai essayé de prendre sa liberté de chanter, sans barrières. En tout cas j’aime penser que je suis comme elle pour cela. J’écoute les Beatles et Randy Newman depuis que je suis enfant, mais la claque de mon adolescence, c’est “Ok Computer” de Radiohead. C’était très différent de ce que j’écoutais et travaillais dans mon école de jazz. C’était psychédélique, sans limites, très riche, avec beaucoup de relief. Et puis Fiona Apple aussi. Sa liberté a changé beaucoup de choses pour moi. Ils m’ont ouvert à d’autres choses. Je serais peut être restée une chanteuse de jazz sans eux, bien que j’avais envie d’écrire des chansons, de raconter mon histoire.

“L’attrape-cœur” m’a beaucoup marqué, bien que je l’ai lu assez tard. “L’étranger” de Camus également. Mais Salinger est mon auteur préféré. C’est tellement dommage pour l’humanité qu’il n’ait pas écrit plus.

En cinéma, j’adore Rob Reiner. C’est ce mélange d’humeurs que j’aime dans ses films. Woody Allen est aussi l’un de mes grands amours cinématographiques. J’attends toujours ses films avec impatience. J’adore Barbra Streisand en tant que chanteuse, mais je trouve que c’est une actrice incroyable. Et Jack Nicholson est l’un de mes acteurs préférés.”

Roni Alter, nouvel album "Be her child again" disponible le 08 février 2019

En concert à Paris au Café de la Danse le 16 Mai 2019

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